La cimenterie de Chlef fait encore parler d'elle. Cette fois-ci il s'agit d'une affaire d'acquisition illégale de ciment qui met en cause directement le premier responsable de l'entreprise, installé en juillet 2008, ainsi que son fils âgé de 22 ans. Tous les deux sont passés hier devant le procureur de la République puis le magistrat instructeur près le tribunal de Boukadir, à l'ouest de Chlef. Ce dernier a ordonné leur incarcération à l'issue de l'audition qui a duré toute la matinée. L'enquête a été menée en avril dernier, pendant un mois, par le chef de la compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de Boukadir, avec l'aide des chefs de brigade de Oued Sly, de Boukadir et de Sobha. Cette enquête a révélé que le fils du PDG, étudiant boursier, bénéficiait de quotas de ciment en violation du nouveau cahier des charges de la SGP de l'industrie du ciment qui oblige tous les dépositaires à avoir chacun une surface couverte de 460 m2. Or, celui-ci ne possédait qu'un local de 140 m2 pour lequel, dit-on, il a fait délivrer un faux contrat de location. Le PDG, qui s'occupait également à l'époque du service commercial, a, selon les mêmes investigations, couvert cet acte et aidé son fils à acquérir des quantités mensuelles de ciment dans des conditions contraires à la réglementation d'achat en vigueur. Cela s'est poursuivi jusqu'au mois d'octobre 2008, où, suite à un article de presse dénonçant cet état de fait, le responsable en question a dû stopper l'approvisionnement de son fils. La gendarmerie de Boukadir s'est saisie de l'affaire et a mené des investigations sur le terrain qui ont abouti à l'implication du premier responsable de la cimenterie. On croit savoir que depuis l'arrivée de ce dirigeant, trois autres affaires ont éclaté et sont en cours d'instruction. Il s'agit du rattachement d'une filiale de distribution du ciment hors wilaya pour 70 milliards de centimes, de l'acquisition de 950 téléviseurs pour les travailleurs, selon un avis restreint de sélection du fournisseur, et d'une autre affaire de faux concernant 66 locaux de supposés dépositaires. Des scandales qui risquent d'éclabousser davantage cette cimenterie dont le produit est devenu la convoitise de tous les spéculateurs.