L'alternative au problème du sable, dont souffrent les chantiers, pourrait venir de la mer. Selon le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, 30% des besoins des BTPH en cette matière seront couverts par les gisements de sable des profondeurs de la mer devant être mis en exploitation. « Nous avons fixé un objectif aussi ambitieux que faisable qui est celui de couvrir 20 à 30% des besoins du pays en sable pour la réalisation de nos grands projets structurants par le recours au sable d'extraction marine », déclare M. Ghoul à l'ouverture des travaux d'un colloque international sous le thème « Sable et environnement : solutions alternatives ». Le sable marin, explique-t-il, constitue un des matériaux de substitution au sable provenant des gisements conventionnels, à savoir les côtes marines et les oueds, et contribuerait à mettre un terme aux « graves préjudices portés jusque-là à l'environnement ». Cette alternative, ajoute-t-il, « se pose aujourd'hui comme une nécessité au vu du nombre grandissant des chantiers de construction déjà lancés ou ceux qui le seront prochainement, par souci de promotion de l'environnement et non seulement de sa préservation ». Posée à la veille de l'entrée en vigueur de l'interdiction de l'extraction du sable des oueds, devant être applicable dès le 4 septembre dernier, la problématique du manque de sable et la protection de l'environnement sera de mise encore pour longtemps. Guérir le mal par le mal. Alors qu'on demande la protection de l'environnement à travers l'interdiction totale de l'extraction des matériaux alluvionnaires, l'option des autorités d'aller vers l'exploitation du sable marin posera un autre problème : la protection de la faune et la flore ainsi que la côte algérienne. Comment peut-on couvrir les besoins en matière de sable sans porter préjudice à l'environnement ? Selon Abdelhamid Frioui, PDG de Meditram, l'exploitation du sable marin « interviendra après études d'impact ». « L'exploitation du sable marin se fait partout dans le monde. Il n'y aucun risque pour l'environnement », estime-t-il. Selon lui, l'Algérie peut extraire annuellement 2 à 3 millions de tonnes de sable marin. Pour rappel, l'agence nationale du patrimoine minier a octroyé déjà huit autorisations de prospection en vue d'exploiter des gisements de sable de la mer. Le secteur des travaux publics, estime M. Ghoul, a besoin de 42 millions de tonnes de sable pour finaliser tous les chantiers lancés. Cette quantité est répartie entre le développement du réseau routier existant (26 millions de tonnes), le projet de l'autoroute Est-Ouest (5 millions de tonnes) et le reste est destiné aux ouvrages d'art et aux rocades ainsi qu'à l'entretien des réseaux, selon les données fournies par le ministre.