Le parc d'attractions, cet espace supposé être un lieu de villégiature d'autant qu'il est situé au cœur de l'antique Sitifis, est depuis un certain temps abandonné à un triste sort. Il est actuellement otage des désœuvrés et des bandits qui écument en maîtres un site historique, englobant en outre de nombreux vestiges des civilisations anciennes. Les remous qui secouent l'APC, propriétaire des 82 ha, sont pour beaucoup dans cette désolante, situation d'une structure qui mérite mieux. Sous les cieux de nos voisins, l'espace est à lui seul générateur d'une bonne partie des recettes de la collectivité qui délaisse un eldorado situé à 50 m de son siège vivant que des inextricables querelles des élus ne se rendant pas encore à l'évidence que leur mandat tire à sa fin. Faute de suivi et d'entretien, le lifting, réalisé en 2001 (voir El Watan du 6 novembre 2001 n°3321) et pour lequel de grosses sommes ont été dépensées, n'a été en fin de compte qu'un feu de paille. Car la structure qui replonge dans les abîmes renoue avec la laideur et l'insécurité. Les espaces verts ne sont plus que de champs de patates, boueux l'hiver et poussiéreux l'été, saison pourtant de la grande affluence des Sétifiens et de leurs invités qui n'ont en matière de lieu de divertissement et de distraction pas beaucoup d'opportunités. En dépit des balafres occasionnées au parc, les enfants continuent à « fréquenter » les attractions d'un âge révolu. La vocation d'espace d'évasion, d'inspiration et de tranquillité a été abîmée par les grappes de bandits qui infortunent les visiteurs et les passants qui font du parc, le trait d'union entre les parties nord et sud de la cité. Pour illustrer de tels propos, le premier jour de l'Aïd, un vice-recteur de l'université, qui s'est hasardé dans ces lieux dangereux, a failli laisser sa peau. L'universitaire, qui ne se doutait pas du danger encouru alors qu'il était en communication téléphonique, reçoit un méchant coup à la tête qui l'assomme, et ce, avant d'être délesté de son portable et de 5000 DA. L'agression de cette victime n'est pas un cas isolé. Smati Saou, le délégué communal, chargé de la gestion du parc, considère ces problèmes comme objectifs, et sont pris en charge dans le cadre de la vaste opération de réhabilitation nécessitant une enveloppe de 120 millions de dinars, qui vient d'être lancée. Cette dernière englobe les espaces verts, les allées, l'éclairage public et le réseau AEP. Les baraques de fortune installées par des marchands de vêtements contrefaits et d'autres pacotilles seront, selon notre interlocuteur, délocalisées, de l'espace qui sera dans un avenir proche renforcé par le théâtre de verdure de 4500 places, prévu non loin du mur byzantin, un site archéologique de grande valeur. Un poste de police permanent devant assurer la sécurité des visiteurs est, dit-il, au programme, tout comme l'introduction de nouveaux manèges et pour lesquels un avis d'appel d'offres national et international sera lancé prochainement. En attendant la concrétisation de ces projets devant relooker d'ici à mai 2006 le parc, celui-ci est pour l'heure la chasse gardée des délinquants et de leurs acolytes drogués qu'il va falloir déloger, car il y va de la santé et de la vie d'autres citoyens adeptes ou non de l'infrastructure n'ayant de parc d'attraction que la dénomination.