Acculés, les responsables de cette organisation terroriste se rendent ou se font abattre. La reddition de l'émir Touati Othmane (alias Abou El Abbès), la semaine dernière à Bordj Menaïel, sa ville natale, est un autre coup dur porté à l'organisation terroriste de Droukdel, après la mise hors d'état de nuire de ses adjoints et autres chefs, comme Harrek Zoheir, Saâdaoui Abdelhamid, le chef de la katibat El Feth, et Omar Bentitraoui. Elle était précédée d'une accalmie relative, fruit d'un intense effort de renseignement et de maillage des maquis, ce qui a permis de freiner l'option des attentats kamikazes. Au maquis depuis 1993, Touati Othmane était juge, mufti et membre du conseil des «notables» de l'ex-GSPC. Un poste qui le place très près de l'émir national de ce qui est devenu Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il était ainsi un élément-clé de l'ex-GSPC. Il s'est rendu suite à des tractations auxquelles ont participé des membres de sa famille, dont son épouse. Cet émir a certainement été poussé à la reddition par les difficultés que vivent les groupes terroristes en général. Car, bien avant lui, des terroristes capturés ou contraints de déposer les armes ont évoqué des difficultés inextricables dans les maquis. Ce qui est confirmé par le nombre de redditions enregistrées ces derniers jours. Parmi ces repentis, on cite un ancien du GIA, Grig Ahcène Abdelhalim, un évadé de Tazoult qui a activé ces dernières années dans la région de Aïn El Hammam (Tizi Ouzou). Il y a aussi la reddition de l'émir de la katibat Al Farouk, Ahmed Mansouri, alias Abdeldjebar. Ces anciens terroristes auraient avoué que les groupes armés sont déroutés. Ils rencontrent, selon eux, des difficultés insurmontables dues aux divers coups que leur assènent les services de sécurité. Ce qui fait dire à certains que le terrorisme, tel que connu dans notre pays, vit ses «derniers moments». Ceci, parce que Droukdel et toute son organisation sont de plus en plus isolés et affaiblis. Les recrutements ne se font plus aussi facilement que par le passé, ce qui complique davantage la situation pour les chefs terroristes. En plus des problèmes de logistique et d'enrôlement, les groupes terroristes sont confrontés à l'absence d'une autorité religieuse pouvant légitimer leurs actes et empêcher d'autres redditions. Non seulement ils n'arrivent plus à effectuer des recrutements massifs, mais ils constatent que la population se mobilise désormais pour leur barrer la route. Pour la première fois depuis le début du terrorisme, les habitants de Baghlia, une daïra de l'est de la wilaya de Boumerdès, ont organisé, il y a quelques jours, un mouvement de protestation pour réclamer la libération d'un jeune homme kidnappé. Il est attendu de ces redditions de remarquables effets sur le moral des troupes de Droukdel.