A la faveur du 2e Festival culturel panafricain d'Alger, les Algériens auront vécu un été festif, pluridisciplinaire, haut, chatoyant, pas du tout « kitsh », fraternel, voire filial, sacré et consacré à l'Afrique. Notre continent, notre terre, notre mère nourricière et notre matrice, dans toute sa dimension diverse, riche, éclectique, voire précieuse. L'Afrique était en fête, et ce, durant deux semaines de pur bonheur ! La preuve ! Patente ! Et évidente ! De cet événement, qualifié de géant et dépassant toutes les espérances, car dans la même veine de grandeur... nature que le premier, pionnier et historique Panaf' de 1969, n'est autre que le public algérois et foncièrement algérien. Des jeunes filles, des femmes et hommes âgés, des jeunes hommes et des enfants ont adopté spontanément le Panaf' 2009. Une réaction... en chaîne ! Un engouement ! « Une foule... sentimentale ayant soif d'idéal et attirée par les étoiles... » Comme dirait Alain Souchon. Cela fait longtemps que l'on n'a pas assisté à ce type de déferlement humain des grands jours. Le dernier date de juillet 1985, à l'occasion du fameux Festival de la jeunesse immortalisé par Alpha Blondy, King Sunny Adu, Raïna Raï, Touré Kunda ou encore Eddie Palmieri. Le public, trop las, après des décennies de vacuité festivalière et de vide culturel sidéral marqué par l'obscurantisme, la folie meurtrière et mortifère, veut vivre et non pas survivre, sortir et faire la fête. A titre d'exemple, l'alléchant casting artistique de rêve a drainé un monde fou... de musique. Youssou N'dour, Khaled, Salif Keita, Mory Kanté, Césarea Evora, Ray Lema, Ismael Lo, Kassav, Raïna Raï, Allaoua, Kateb Amazigh... Oblige ! Une aubaine, une occasion inespérée, une chance inouïe que ce Panaf'. Et immanquablement de bon augure ! C'est que le public, contre toute attente, a explosé l'audimat. Il a fait fort ! Il a fait mieux encore ! Il a battu le record d'audience ! Il a investi et rempli, chaque soir, et ce, jusque tard dans la nuit, les grandes places de la capitale et ceux des autres villes comme Oran, Tizi Ouzou, Blida, Boumerdès ou encore Sétif. Sold Out (affichant complet) ! Une transhumance pour ne pas dire une transe urbaine. Des milliers de personnes ont vibré, dansé, chanté, bougé et célébré l'Afrique à « chœur » ouvert sur des rythmes enjoués panafricains allant du coupé-décalé au raï en passant par la rumba zaïroise, l'afro-beat ou encore sur du Makossa. Des airs roots (racines) issus de l'humus fleurant, respirant et transpirant des fragrances du nord, sud, est et ouest de l'Afrique. Donc, Hat trick (chapeau très bas) au public, au peuple et aux hôtes de marque. Hommage et grand respect ! Les décideurs algériens assistent désormais à l'avènement d'une boulimie culturelle et joviale qu'il ne faudra pas occulter mais accompagner dans son élan positif. La vox populi l'a exprimé clairement. On dira : « C'est là que ça se passait, cet été. Et plus, précisément, à Alger ! Et en lettres capitales ! » Ce Panaf', nous a permis de nous réconcilier avec nos « soul brother », frères africains « sang pour sang » et puis avec nous-mêmes. Une union, non, une communion africaine !