Le marché communal d'Hydra, situé à la cité Sellier, demeure hermétiquement clos en dépit de son inauguration en juillet 2000 par l'ancien wali d'Alger, Abdelmalek Nourani. Une situation qui contredit totalement les directives des autorités du pays et à leur tête le wali d'Alger qui a insisté à maintes reprises, sur la nécessité de procéder à la réalisation des marchés communaux et donner des coups d'accélérateur aux projets en souffrance. Cette halle, susceptible d'absorber les jeunes chômeurs de la cité et partant de la commune, désespère d'une ouverture, devenue avec le temps hypothétique. D'ailleurs, c'est le ressentiment général de la population. Les jeunes, qui n'arrivent pas à trouver un emploi avec la crise actuelle, sont intimement persuadés qu'il y a assez de place pour s'intégrer et s'insérer dans le monde du travail. Ce marché, d'une conception architecturale moderne, représente un vrai gisement de créneaux à travers une chaîne de 32 étals de fruits et légumes, en plus de l'enfilade de magasins dépassant la vingtaine, ainsi que des locaux construits et aménagés par les commerçants de l'ancien marché ayant obtenu des autorisations de l'ex-maire. C'est dire les capacités d'accueil sur lesquelles sont braquées les projecteurs. Il ressort au cours de notre enquête, que seuls quelques locaux sont actuellement opérationnels. « Regardez vous-même. Ce sont les commerçants de l'ancien marché qui donnent un semblant d'activité à ce marché », précisent des citoyens. Ces derniers ajoutent que deux boutiques situées au niveau de la bâtisse centrale étaient opérationnelles, dont une vidéothèque et un cybercafé. Les adjudicataires ont tôt fait de mettre la clef sous le paillasson, en raison du climat d'insécurité qui y règne. « Des actes de vandalisme ont fait voler en éclats les vitrines et des délits de vol divers ont été perpétrés de nuit », nous déclare la ribambelle de jeunes de la cité Sellier que nous avons rencontrée sur les lieux. Selon les habitants de ce quartier populeux : « L'opération d'adjudication au plus offrant est entourée de vice de forme. Plusieurs boutiques, portaient la mention : « local réservée, écrite par les bénéficiaires qui ne sont en fait que certains ex-élus et chefs de service de l'Apc qui ont pris possession de ces locaux avec des prête-noms. L'actuelle équipe dirigeante a promis, dans le passé, de remédier à ce type de dérive. Seulement, on ne voit rien venir », tempête ce groupe de citoyens. Entre temps, cette infrastructure flambant neuve est devenue, selon les habitants de la cité Sellier, le repaire des aventuriers de tout acabit. « Des gens ont élu domicile au marché qu'ils ont squatté puis transformé en garage de mécanique. C'est horrible et écœurant l'état dans lequel est livrée une structure pareille d'autant plus que la saleté et les immondices ont gagné l'ensemble de l'édifice, en témoigne les graffitis transcrits sur les murs et les détritus tout au long des escaliers », lancent-ils. Par ailleurs, les habitants de ce quartier s'interrogent sur les travaux de revêtement de la chaussée lancés par la collectivité, mais laissés à moitié ainsi que sur les espaces verts qui, poursuivent-ils, n'ont de vert que le nom. Toujours dans le chapitre des projets en souffrance, le chantier qui englobe la réalisation de 20 logements destinés aux fonctionnaires de l'Apc, d'un nouveau siège et d'un parc autos pour l'APC, situé à Ghar Beghra, est également à l'arrêt. « Cela dure depuis plusieurs mois », témoignent les habitants. Ce n'est pas l'avis de Hassan Ferrah, vice-président de l'Apc, chargé de l'urbanisme, qui attestera que le projet « avance à merveille ». « L'Apc a même l'intention d'installer des bureaux à Ghar Beghra dès que la décision sera prise par le conseil communal », précise notre interlocuteur. Il ajoutera que « le nouveau siège de la commune sera d'une conception architecturale moderne ». La structure en R+3 avec un parking souterrain devra être réralisée d'une manière harmonieuse « à l'image du prestige de la commune d'Hydra ». « Déjà trois bureaux d'études ont été sélectionnés et l'avis d'appel d'offres sera lancé incessamment », précise notre interlocuteur. Interrogé sur les raisons du maintien du marché communal fermé, l'élu de l'Apc répondra que l'actuelle équipe au sein de l'apc a hérité de cette situation. Il ajoutera que la commission des finances, qui s'est réunie, s'est chargée de l'élaboration de la liste des bénéficiaires des étals de fruits et légumes. « Cette liste a été envoyée à la tutelle qui devra se prononcer. Nous attendons toujours son approbation pour procéder à la distribution des étals. » Quant aux locaux commerciaux situés à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment principal, notre interlocuteur rétorquera que la plupart des bénéficiaires « n'ont pas payé les frais de location.C'est pour cette raison que les magasins sont demeurés clos. » M. Ferrah déclarera que ceux qui se sont acquittés de leurs loyers et répondent aux cahiers des charges devraient être maintenus. Et les autres bénéficiaires ? « Nous allons voir si les autres adjudicateurs inscrits en deuxième et troisième positions sur nos listes répondent aux cahiers des charges ou pas ». Nadir Kerri , Nazim Djebahi