L'enfant L. A. A., parti jouer à l'extérieur, ne reviendra jamais à la maison, victime d'une chute mortelle dans un puits abandonné. Loin d'être un simple fait divers, l'accident renvoie à un phénomène récurrent sur lequel la Protection civile avait tiré la sonnette d'alarme. En effet, en une année et demie, les puits ont fait huit morts, selon les statistiques de la direction de la Protection civile de Batna, et la région de Seriana est la plus concernée par ces sinistres. Voilà environ deux années, les services de la Protection civile ont recensé les puits abandonnés et non sécurisés sur le territoire de la wilaya de Batna et tenté d'attirer l'attention des autorités sur le nombre important de ces lieux et leur état qui constitue un danger réel pour l'homme. Malheureusement, l'appel demeure sans écho alors que le bilan des victimes continue à s'étaler. En d'autres lieux, le phénomène aurait nécessité un plan Orsec. L'hécatombe est due à la négligence et au laisser-aller en dépit des mises en garde émanant des services de la Protection civile quant au danger que représente la prolifération de ces puits, dont l'ouverture est généralement envahie par les herbes sauvages et sont ainsi transformés en véritables pièges. Les mêmes causes engendrent les mêmes effets en ce qui concerne les flaques d'eau et les piscines qui ont fait 3 morts cette année. Les mêmes services ont, aussi, recensé plusieurs puits dans la région de Malal aux environs de l'aéroport et ont avisé les autorités de la wilaya. Ces dernières sont censées, cela va sans dire, aviser les communes concernées et les sommer de faire le nécessaire, c'est-à-dire les circonscrire, les clôturer ou les combler lorsque ils sont à sec. Le lieutenant Arab, responsable du bureau des statistiques auprès de la direction de wilaya de la Protection civile nous dira à cet effet qu' «afin de parer à quelque accident que ce soit, ces puits doivent être dotés d'un couvercle muni de cadenas, qu'ils soient abandonnés ou non». Si les propriétaires de ces «pièges» ne ressentent pas le risque que cela représente et ne s'inquiètent nullement des conséquences que cela pourrait engendrer, la responsabilité incombe en premier chef aux autorités qui, face à de tels périls, se doivent de sévir. Il s'agit, selon le même chef du bureau des statistiques, de «développer la culture du risque», quasi inexistante au sein des localités. Le travail de sensibilisation n'ayant apparemment pas été fait, il serait plus qu'urgent de passer à un autre niveau d'alerte.