Acquise en juin 2005 par Tonic Emballage après autorisation du ministre des Ressources en eau, une station de dessalement de l'eau de mer de 5000 m3/jour, estimée à 100 milliards de centimes, est en état de total abandon sur le site du complexe de Bou Ismaïl, apprend-on d'une source parfaitement bien documentée. Alors que les consignes du constructeur General Electric recommandaient de la stocker, en attendant son montage, dans des conditions d'humidité, celle-ci a été entreposée de manière anarchique dans un des bâtiments du complexe dans les mêmes conditions que les équipements de traitement des eaux usées qui connaissent déjà une très forte détérioration. L'absence d'humidité dans le lieu de stockage et les fréquents transbordements des éléments de la station ont en effet entraîné la détérioration des plus nobles organes de la station. Pour information, il était prévu que les stations de dessalement d'eau de mer ainsi que celles de traitement des eaux usées soient montées, entre 2005 et 2006, pour être opérationnelles immédiatement après. La mise sous séquestre du complexe Tonic en 2005 mettra fin à cet objectif, en dépit d'une tentative d'installation (construction du génie civil et une partie de l'amenée d'eau de mer) qui tournera court malgré l'engagement du séquestre de pallier ce problème. Faute de station de dessalement d'eau de mer, le complexe de Bou Ismaïl est aujourd'hui contraint à être alimenté en eau potable à partir des forages de terres agricoles environnantes. L'opération est confiée pratiquement à un seul sous-traitant, au prix fort de 3000 DA la rotation de chaque camion-citerne, prix de l'eau non compris. Sachant que le complexe a un besoin journalier de 150 à 250 citernes, soit entre 4500 et 6000 rotations par mois, la facture d'alimentation en eau se chiffrerait à plusieurs milliards de centimes par an. Une eau qui ne peut même pas être récupérée faute de station d'épuration qui n'est, rappelons- le, pas encore montée à ce jour au grand dam de la ville de Bou Ismaïl qui souffre d'un grave problème de pollution. Ironie du sort, le plus grand complexe papetier d'Afrique se trouve ainsi alimenté de la plus archaïque manière. Qu'attendent les pouvoirs publics concernés pour mettre fin à cette situation qui semble parfaitement convenir à une faune de prédateurs qui sévissent à la périphérie du complexe.