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ouverture d'une enquête sur les 130 milliards de DA de crédits octroyés par la BADR entre 2004 et 2005 : La dernière pièce du puzzle «Groupe Tonic emballage» ?
Dans ce qui serait la dernière pièce du puzzle de l'ex-Groupe Tonic emballage, la section de recherche de la Gendarmerie nationale de Blida a ouvert une enquête préliminaire sur les crédits «sans garantie» octroyés par la Badr à ce groupe dissous, durant la période 2004- 2005, estimés à 130 milliards de dinars. Trois agences de cette ban-que publique sont visées par cette enquête sur l'ancien empire de l'industrie papetière algérienne, à savoir : celles d'Alger, Blida et Tipasa, révèle-t-on de source proche du dossier. Avec comme interrogation à la clé : «Pourquoi cette banque a accordé volontiers des lignes de crédits alléchants à la Sarl Tonic du golden boy Abdelghani Djerrar sans que celui-ci ne présente aucune gages et, pis, alors qu'il n'avait pas pu honorer ses dettes antérieures ?» En effet, en 2004, ayant été déjà à court de financement, l'ancien leader de l'industrie d'emballage en Algérie, a pourtant pu bénéficier d'autres crédits bancaires de son fournisseur financier, la Badr. Ce n'est que l'année suivante, en 2005, que la Badr laissera tomber son partenaire chouchou Tonic. A titre de rappel, la société Tonic emballage, créée par son PDG Abdelghani Djerrar en 1985, dotée d'un capital de 760 millions de dinars, s'est retrouvée neuf ans plus tard avec une dette de plus de 60 milliards de dinars réclamée par son financier: la BADR. Cette énorme créance a initialement fonctionné comme un amortisseur à une liquidation rapide. Mais la société est restée en sursis. Une incarcération du PDG de Tonic Emballage, est intervenue après le dépôt d'une requête par les avocats de la Badr, auprès du juge d'instruction près le tribunal d'Alger. L'argument du patron du Groupe ne tenait pas la route, ne serait-ce qu'au regard de l'importance des actifs du groupe (un énorme complexe industriel et 41 ha de terrain à Bou Ismaïl, d'importants équipements de transport et de manutention, une usine de dessalement d'eau de mer, une usine d'électricité ainsi que des filiales toutes solidaires pour rembourser la dette du Groupe auquel elles appartiennent. Tonic Emballage s'étend sur les 25 ha de la zone industrielle de Bou Ismaïl (Alger). Il couvrait plus de 60% des besoins du pays en papier, récupération de 500 tonnes/jour de papier, création de dizaines de milliers d'emplois indirects en plus des 4.000 sur site. En 1998, Tonic a opté pour la multiplication des investissements orientée essentiellement vers la production du carton ondulé. Les années 2000 seront particulièrement déterminantes pour le devenir de l'entreprise -qui prend désormais un envol- qui semblait irréversible. Tonic s'équipe en outils de production de la dernière génération. Le complexe compte sur un vaste réseau de récupération réparti sur l'ensemble du territoire national visant un objectif de 220.000 tonnes de déchets récupérés par an. Ce qui représente un taux de 38%, qui va s'ajouter au taux national actuel de 10 %. En fait, le Groupe Tonic Emballage voulait aider, par le biais de l'Ansej et de la Cnac, à la création de coopératives de jeunes. Des coopératives spécialisées dans la récupération de déchets. La consommation nationale en papier et carton est de 600.000 tonnes par an pour une production locale, tous produits confondus, ne dépassant pas 50.000 tonnes par an. Chaque année, l'Algérie importe pour 400 millions de dollars de papier et dérivés. Par habitant, la consommation de papier en Algérie est de 15 kg annuellement, contre 350 kg aux États-Unis d'Amérique. En 2008, Les liquidateurs de Tonic emballage sont passés à l'action après deux années d'assainissement des fichiers de l'entreprise. Après avoir invité tous les créanciers à déposer leurs déclarations de créances dans le délai d'un mois accordé par le tribunal de Blida, plusieurs mandats d'amener ont été lancés contre plusieurs commerçants et opérateurs qui étaient en relations commerciales avec le «géant du recyclage». L'enquête judiciaire a dévoilé que des transactions illégales et des infractions à la réglementation commerciales ont été commises et relevées par le liquidateur. Par ailleurs, la trésorerie de l'entreprise acceptait de procéder à des livraisons en contrepartie d'un chèque à blanc, ce qui a encouragé et facilité la tâche à ces dizaines de petits commerçants.