Chaque décennie, la période des vendanges correspond en partie ou en totalité avec le Ramadhan. Cette année, cela l'est en partie mais l'année prochaine, ce sera en totalité. Les récoltes ont commencé en zone précoce pour se généraliser le 1er jour du Ramadhan à travers toutes les zones viticoles. Hormis, la circonstance du Ramadhan, les vendanges sont marquées par plusieurs facteurs qui traduisent les difficultés de la filière.Mois du carême oblige, du fait des effets du jeûne potentialisés par ceux des grosses chaleurs sur des vendangeurs de plus en plus difficiles à recruter, l'on se précipite pour livrer la totalité sinon l'essentiel de sa production. Mais cette hâte s'explique également par la volonté des transformateurs à, chacun, accaparer la plus grosse part du raisin de cuve en ouvrant ses caves plus tôt que les autres. En effet, les stocks de vins sont asséchés et la demande de la consommation a augmenté. Ainsi, bien que la production soit cette année autrement plus loyale et marchande que les années passées, au niveau des caves aucune livraison n'est rejetée même lorsque le raisin est moins éligible à la transformation. Cependant, première anomalie, aucun agriculteur ne connaît le prix qui lui sera accordé au quintal livré. Ainsi, malgré une forte demande, ce sont les transformateurs qui imposent leur loi aux producteurs. La coopérative viticole a émis le vœu d'obtenir 3000 DA le quintal au profit des agriculteurs. Du côté des transformateurs privés, l'on attend que l'ONCV annonce ses prix pour s'aligner dessus ou renchérir selon le cas. Selon les chiffres de la DSA, on s'attend à une production en hausse de 277 540 q contre 176 000 en 2008, une quantité dont seulement 103 000 q avaient été livrés à la transformation, la différence ayant été écoulée sur le marché en frais. Autre différence statistique, la superficie de raisin de cuve a encore diminué pour descendre de 11 428 ha en 2008 à 9680 en 2009 avec, cependant, une productivité à l'hectare bien plus importante puisqu'elle est estimée à 28,67 q/ha contre 15,4 q/ha l'année dernière. En outre, seconde anomalie, le raisin de table se vend essentiellement sur les bords de route, non du producteur au consommateur mais par une faune de nouveaux commerçants installés par des collecteurs livreurs ayant acquis du raisin sur pied. Ni le fisc ni le citoyen n'y trouvent leur compte puisqu'il est vendu plus cher que par les vendeurs ambulants en ville alors que sur les étals des marchés, la pénurie de raisin est de rigueur. Question chiffres, pour 4281 ha de raisin de table contre 4451 en 2008, l'on s'attend à une production de 225 820 q, ce qui correspond à une productivité en hausse de 52,74 q/ha contre 24,31 q/ha en 2008 !