Le drame des harraga qui a secoué, dans la nuit du 7 au 8 août 2009, la wilaya de Annaba, faisant un mort, un disparu et 18 blessés, ne cesse de susciter des réactions. Après celle de Me Boujemaâ Ghechir, président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH), qui a accusé ouvertement les garde-côtes de Annaba d'avoir utilisé la force contre les 23 harraga et heurté délibérément leur embarcation, les responsabilisant sur leur indélicat acte, c'est au tour du député et membre de la commission de la défense nationale, Salah Bouchareb Mohamed, de lui emboîter le pas. En effet, il a adressé, le 12 août 2009, au ministre délégué à la Défense nationale, le général Abdelmalek Guenaïzia, une recommandation à l'ouverture d'une enquête dont les conclusions devront élucider les circonstances de ce drame. « Pour mettre fin aux spéculations dans les déclarations des rescapés et des garde-côtes relatives aux circonstances dans lesquelles s'est produit l'incident au large des eaux territoriales de Annaba et qui demeurent mystérieuses, nous vous recommandons de bien vouloir procéder à l'ouverture d'une enquête approfondie pour situer les responsabilités. Cela me permettra à même d'éclaircir l'opinion publique, notamment les familles des victimes », a-t-il écrit au ministre délégué de la Défense nationale. Le député n'a pas omis de citer dans sa recommandation le cas du jeune disparu, Zehioua Islam, originaire d'El Abiar et étudiant en 3e année de droit à la faculté de Ben Aknoun qui, selon les témoignages des rescapés, a péri dans l'embarcation en question et dont le cadavre n'a toujours pas été repêché. Pour étayer sa demande d'ouverture d'une enquête, le parlementaire qui, il faut le dire, réagit à chaque fois que la situation l'impose, a rappelé l'accident similaire qui s'est produit en 2007 au large de Chetaïbi (Annaba), faisant un mort dont le cadavre n'a pas été retrouvé à ce jour. L'impact négatif de l'immigration clandestine qui ternit l'image du pays est un autre aspect que le député a abordé dans sa lettre. En effet, selon lui, « le phénomène de la harga qui provoque des morts et des disparus déstabilise sérieusement le pays et nuit à son image ». Par ailleurs, la famille du défunt Hamza Ikram n'a toujours pas déposé sa plainte contre la Marine nationale. Selon Hichem, le frère de la victime, « le procureur de la République tarde toujours à nous remettre le certificat médicolégal portant le résultat de l'autopsie. Un document sans lequel nous sommes dans l'impossibilité d'engager une action judiciaire à l'encontre des garde-côtes. »