Les salles et espaces réservés aux spectacle affichent relâche. les commerçants exigent la disponibilité du transport et une plus grande sécurité pour garder boutique ouverte la nuit. Le centre-ville et les faubourgs de Béjaïa sont encombrés cet été. Les trottoirs des boulevards marchands sont, matins et après- midi, bondés de monde. Il est quasiment impossible de trouver une place où garer. Le trafic est dense toute la journée sur la plupart des routes de la ville. La patience des usagers est mise à rude épreuve au niveau des axes principaux et plus particulièrement sur ceux desservant le littoral. Les sempiternels embouteillages aux ronds points de Aamriou et des Quatre Chemins illustrent encore, cet été, l'urgence de la mise en place de trémies et de feux tricolores pour une meilleure fluidité. Mais y a-t-il prétexte à ce que toute cette agitation diurne, prenant allégrement d'assaut rues, boutiques et cafés, se vive un peu en soirée ? Un tour à travers les rues de Béjaïa montre que le centre-ville manque cruellement d'animation la nuit et reste plongé dans une triste léthargie. La parcimonie et les dysfonctionnements en matière d'éclairage public en rajoutant à la tendance à la fuite des lieux. Les salles et espaces réservés aux spectacles affichent relâche. C'est vrai que la place ex-Gueydon a vibré deux ou trois soirs sous les décibels du festival de la chanson amazigh, mais tout a replongé dans les bras de Morphée. La Place Ifri, certes que « confisquée » à ses boutiquiers, et l'agreste promenade de l'avenue Ben Boulaid ne connaissent non plus pas d'animation. Les « noctambules » doivent se rendre à l'autre bout, à la Maison de la Culture, dont l'esplanade accueille sporadiquement quelques concerts de chants. Là, il y a une atmosphère plus festive. L'endroit ne désemplit pas. Tout le quartier environnant est plaisamment vivant. Le flux de voitures est incessant. Les rôtisseries et cafés travaillent jusqu'à une heure tardive. Sur le front de mer règne la même ambiance. La promenade et les terrasses de café bordant la jetée connaissent une fréquentation record dès le crépuscule. Programmes culturels poussifs Ce n'est pas le cas des restaurants gardant jalousement, contre vents et marées, une table proposant la carte. Seules les gargotes, les fast-foods et les rôtisseries, notamment celles jouxtant s'adjugent le gros de la clientèle. La notable différence dans les prix proposés en est pour quelque chose. A la périphérie de la ville, seul la populeuse cité de Iheddaden échappe à la léthargie régnante. Ses occupants mâles repousseront le sommeil à bien plus tard, les cafés du quartier de la mosquée gardant les portes ouvertes. Sinon, il faut sortir carrément de la ville et se rendre sur le littoral. A Capri Tour où un déhanchement aiguillonné par une vedette nationale vous coûtera la rondelette somme de 1000 dinars. On peut aussi aller à Tichy ou au village EPLF de Tala Yillef. Mais il faudra avoir un véhicule à sa disposition. Mis à part ces quelques lieux cités, des quartiers de la ville, qui regorgent pourtant de nombreux sites historiques et places publiques, restent étrangement morts. L'UGCAA, l'union locale des commerçants, avait bien tenté de d'éperonner le pouls nocturne de la ville. Une assemblée générale tenue à quelques jours de l'ouverture de la saison estivale et qui a regroupé près de deux cents commerçants, avait abouti à un appel à la corporation l' incitant à garder boutiques ouvertes jusque tard dans la nuit. Mais le résultat escompté n'était pas au rendez-vous. Une sortie sur le terrain, confie M. Samir Mamasse, coordinateur de l'UGCAA, a permis de dresser l'inventaire des réticences. Elles sont liées à des facteurs déjà avancés mais persistants et qui sont le transport, l'éclairage et la sécurité. L'ouverture des échoppes signifie aussi un prolongement de la journée de travail, vu que les boutiques de Béjaïa ont cette « particularité d'ouvrir tôt le matin ». Il y a lieu donc, préconise M. Mamasse, d'aller vers d'autres habitudes horaires. C'est-à-dire ouvrir un peu plus tard le matin, fermer (comme autrefois) en début d'après midi pour rouvrir vers 15-16 heures et garder boutique ouverte en soirée. La mission n'est pas facile mais, promet M. Mamasse, c'est l'objectif pour lequel son organisation s'attellera durant l'intersaison, espérant ainsi que l'été prochain, la bougie s'illuminera.