Quatre nouveaux cas de grippe A (H1N1) ont été confirmés vendredi par les services du laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), annonce un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ces malades, âgés de 15 à 60 ans, revenaient tous de l'étranger, et font que le nombre cumulé des cas enregistrés en Algérie s'élève à 33, « dont aucun cas sévère ». Il est fort à parier que ces nouveaux cas relanceront le débat quant aux restrictions de déplacements et de voyages et à plus forte raison la omra, dont les premiers départs ont eu lieu ce week-end. Pour cause, l'une des porteuses du virus est une dame âgée de 60 ans qui revient d'Arabie Saoudite. Ce pays a, depuis la déclaration des premiers signalements du virus, enregistré plus de 700 malades, dont seize n'ont pas survécu à la grippe A (H1N1). Les derniers décès dus à la maladie ont d'ailleurs été annoncés jeudi, un homme de 40 ans et une femme de 26 ans, avait précisé le ministère saoudien de la Santé. Les autorités saoudiennes, en prévision de la omra, ont annoncé un renforcement des mesures afin de prévenir la propagation du virus durant ce petit pèlerinage, qui voit chaque année la participation de plusieurs centaines de milliers de musulmans venus des quatre coins du monde. Cependant, et en dépit des dangers sanitaires que présentent ces campagnes de omra et de hadj, les autorités algériennes concernées n'envisagent toujours pas l'annulation des départs ou du moins une restriction d'âge ou d'état de santé des pèlerins. Pourtant, le ministère de la Santé, dans un rappel des recommandations d'hygiène, insiste sur le fait qu'il est, sauf cas de force majeure, recommandé d'éviter de voyager dans des pays à forte endémicité de grippe A (H1N1). Le pire est-il à venir ? Il semblerait que rares sont les continents à être épargnés par la pandémie, puisque 170 pays ont eu à confirmer des cas de contamination de grippe. Le virus a tué depuis son apparition en mars dernier plus 1799 personnes, la plupart d'entre elles sur le continent américain, et infecté 182 166. La situation est en passe de prendre une telle ampleur que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit une nouvelle vague de propagation du virus et appelle la communauté internationale à se préparer à y faire face. La directrice de l'OMS, Margaret Chan, a tenu, dans un message vidéo diffusé lors de l'ouverture d'un symposium de trois jours à Pékin sur la grippe en Asie-Pacifique, des propos qui sont loin d'être rassurants. « On ne peut pas dire si le pire est passé ou s'il est sur le point d'arriver », a-t-elle déclaré, poursuivant : « Nous devons nous préparer à toute surprise que nous réserve ce nouveau virus capricieux, (...) une mutation constante et imprévisible est le mécanisme de survie du monde microbien », a-t-elle insisté. « Nous devons également nous préparer à une seconde, voire à une troisième vague comme nous l'avons vu lors des précédentes pandémies », a ajouté Mme Chan. Si l'épidémie semble atteindre un pic dans l'hémisphère Sud, la responsable onusienne a jugé que l'hémisphère Nord devrait renforcer les préparatifs, alors qu'approche la saison hivernale.