La régulation de la filière lait risque d'être perturbée à nouveau à l'ombre des nouvelles divergences qui viennent de faire leur apparition entre les éleveurs producteurs de lait, d'une part, et les transformateurs et l'Office interprofessionnel de lait (ONIL) d'autre part. Selon l'Association des éleveurs producteurs de lait de la wilaya de Tizi Ouzou (ASEPL), les transformateurs viennent de leur signifier leur décision de baisser le prix du lait cru de 4 DA en le faisant passer de 34 DA auparavant à 30 DA actuellement. L'ASEPL, dans un communiqué de presse rendu public hier, regrette l'attitude de ces deux partenaires (les transformateurs et l'ONIL) qui ont pris cette décision de façon unilatérale car « à aucun moment les éleveurs n'ont été associés aux concertations sur cette nouvelle politique des prix du lait cru ». Deux correspondances adressées par les transformateurs aux éleveurs expliquent cette baisse. Dans la première, les transformateurs informent les éleveurs que « compte tenu des nouvelles dispositions de l'ONIL, à partir du mois de mai 2009, le prix référentiel appliqué au lait cru est de 32 DA pour un litre, dont la teneur en matière grasse est de 34 grammes ». Cependant, dans la seconde correspondance, il est expliqué aux éleveurs de bovins laitiers que « suite à la réunion de l'ensemble des responsables des laiteries de Tizi Ouzou et dans le but de normaliser le prix du lait de vache conformément aux nouvelles directives de l'ONIL et à l'arrêté interministériel du 18 août 1993, le prix de base du lait cru est de 30 DA le litre à compter du 1er juillet 2009 ». Cependant, les éleveurs de bovins laitiers se disent surpris par cette décision sachant que les conventions tripartites (éleveurs-ONIL-transformateurs) ont été signées sur la base de 34 DA le litre. Les éleveurs estiment que si le prix du lait cru baissait de 4 DA, c'est l'augmentation de la subvention accordée aux éleveurs, de l'ordre de 5 DA, qui est visée par les transformateurs. En effet, depuis le mois de janvier dernier, la subvention octroyée aux éleveurs est passée de 7 à 12 DA par litre dans le cadre du nouveau barème de soutien aux produits agricoles mis en œuvre par le ministère de l'Agriculture. En conséquence, l'ASEPL, à travers son communiqué, interpelle le ministre de tutelle, Rachid Benaïssa, dont l'intervention est exigée afin de remettre de l'ordre dans la filière. En outre, les éleveurs de bovins laitiers sont unanimes à contester le fait que « le gouvernement maintient la subvention sur la poudre qui est de 15 DA par litre de lait pasteurisé, alors que les cours de la poudre ont sensiblement baissé sur le marché international cette année ».