Le ministre a rappelé que l'une des causes majeures de l'insécurité alimentaire au niveau mondial, à savoir la perte de ressources naturelles, la dégradation des terres et la désertification, reste peu traitée et bénéficie d'une mobilisation internationale insuffisante. La rencontre d'Alger regroupe une centaine d'experts venus de plus de 40 pays africains. Il s'agit d'une réunion préparatoire à la 10e conférence des parties de la Convention des Nations unies de lutte contre la désertification (UNCCD, née du Sommet de la terre de Rio en 1992). En Afrique, le phénomène de désertification affecte 43% des terres productives, soit 70% de l'activité économique et 40% de la population du continent, a précisé le ministre algérien. «L'Afrique est le continent le plus touché et le plus vulnérable à la désertification et à la sécheresse, mais c'est également la région où la victoire contre ce fléau sera la plus marquante», a estimé pour sa part le secrétaire exécutif de la UNCCD, Luc Gnacadja. Selon lui, près de 750 millions d'hectares de terres africaines dégradées ou affectées par la déforestation pourraient redevenir fertiles et propices à l'agriculture dans un continent où la sécurité alimentaire n'est pas encore maîtrisée. Concernant les fonds nécessaires pour lutter contre ce phénomène, M. Gnacadja a indiqué : «L'urgence ce n'est pas l'argent qui vient d'ailleurs, mais ce sont les investissements que doivent engager les pays concernés en premier lieu.» Selon M. Gnacadja, 450 millions de dollars ont été mobilisés sur quatre ans par le Fonds pour l'environnement mondial afin de lutter contre la dégradation des terres en Afrique. Les participants à la réunion d'Alger doivent approuver, au terme de leurs travaux, une feuille de route commune pour lutter contre la désertification en Afrique. L'Algérie préside durant deux ans, jusqu'à la fin 2011, le groupe africain de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification.