« Plus jamais de cités-dortoirs ! » Les deux hommes du gouvernement, qui ont sillonné, lundi, la capitale de l'Ouest, n'ont pas manqué d'exprimer leurs craintes concernant la qualité du cadre bâti. Et surtout « leur peur du béton injecté n'importe comment », notamment sur les nouveaux axes appelés à être érigés autour des métropoles. Tout au long de leur périple, Mohamed Nadir H'Mimid et Dahou Ould Kablia, respectivement ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme et ministre délégué chargé des collectivités locales, qui ont sillonné en long et en large El Bahia, ont plaidé pour que « les futurs immeubles soient bordés de grandes pelouses, de larges allées et rassembler tous les atouts d'une charmante cité. » Depuis qu'il est aux manettes, le ministre de l'Habitat se démène pour donner des villes une autre image que celle de banlieue-dortoir... Au programme : résorption de l'habitat précaire et mise en valeur du patrimoine immobilier... « Le taux de dégradation est de 2,5% ; c'est énorme », alerte, pour sa part, Mohamed Benyoucef, président de l'Union nationale des administrateurs de biens (UNAB), un des exposants au salon de l'immobilier. Pionnier parmi la cinquantaine d'administrateurs de biens qui activent réellement sur le terrain, (sur quelque 250 agents agréés), cet administrateur part à la conquête pour que toutes les cités soient mieux gérées. « Les gens sont à la recherche de la propreté ; ils ne veulent plus de cités dégradées », analyse M. Benyoucef qui réclame un débat public sur le sujet. « Le niveau de dégradation, dit-il, est si préoccupant que se profile l'urgence de prendre des mesures adéquates. L'anarchie engloutit nos cités, chassant leurs habitants vers de nouvelles cités-dortoirs bâties à la hâte depuis des décennies... » La gestion des biens communs Les premiers administrateurs de biens ont commencé à exercer en 1998, à la suite de la promulgation d'un décret une année auparavant, sur un marché national de 6 millions de logements dont la moitié est en collectif. « Nous savons, ajoute-t-il, que le risque d'un développement mal maîtrisé est de transformer nos villes en cités-dortoirs. Nos villes ont longtemps fait mauvaise figure, sans véritable centre... L'avenir de l'immobilier passe par la gestion des biens communs », plaide notre interlocuteur. Relégués dans des cités malfamées, de plus en plus de riverains vivent dans des ensembles urbains. « Pour sauver les villes, le ministre de l'Habitat prévoit de leur donner un véritable dynamisme urbanistique. Alors, comment connaître et gérer les futures constructions et logements, principalement les logements sociaux ? Lors de l'ouverture du salon de l'immobilier, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme s'est penché sur la qualité urbaine des 94 000 hectares urbanisables à travers le pays. » « Durant les cinq prochaines années, dit-il, nous allons construire 120 000 logements sociaux locatifs, 215 000 logements sociaux participatifs, 275 000 logements ruraux et 80 000 logements de location-vente. »