Convoitant plus particulièrement le jeune public, on peut dire de visu qu'il n'a pas raté son objectif qui est, selon M. Khelaf Righi, directeur de la culture de la wilaya et commissaire de ce festival, celui de «remettre dans la tête de l'enfant l'amour du livre». Et telle que fignolée, c'est-à-dire de manière récréative et festive, la manifestation a l'air de prendre ce point de vue pédagogique. Les quatre ateliers ouverts ont épaté beaucoup de jeunes visiteurs. Que ce soit le dessin d'animation ou la BD, le test culturel effectué en kabyle, arabe ou français et où les heureux champions sont récompensés par des lots de livres, les contes narrés par Flora, ou encore les spectacles donnés dans la salle de cinéma Un intérieur d'une vieille «takhelouit» de village kabyle a été dupliqué. Jadis, on écrivait sur «talouiht». Des exemples de ces planches sont disposés dans les deux pans de murs reproduits dans des niches appelées «tikouatine». A l'ouverture du festival, cet espace rustique a abrité une narration de contes. Le festival ayant pour but de ré-amarrer le livre dans le quotidien du citoyen, un grand chapiteau a été installé sur l'esplanade de la Maison de la Culture. Il abrite essentiellement une exposition de la bibliothèque de lecture publique de la wilaya (domiciliée à la Casbah). En plus de sensibiliser sur son existence, elle renseigne sur son fonctionnement, la richesse de ses ouvrages et le caractère gratuit de l'abonnement. D'autre part, un salon public de rencontre des écrivains locaux a été ouvert. Pour présenter ces derniers, des biographies sont exposées dans le hall du bâtiment. Et l'exposition a, du moins pour une fois, le mérite de montrer l'importance de leur nombre. Extra muros, le festival, c'est aussi la caravane qui sillonnera cinq daïras. Elle projette, avec une même composante, l'esprit de la manifestation de la Maison de la Culture. Enfin, M. Khelaf Righi souligne que ce travail de proximité s'inscrit, entre autre, dans le projet des 1584 bibliothèques lancé à travers le pays et où la wilaya de Béjaïa se voit octroyer la construction de 49 établissements. Car actuellement, avec la bibliothèque de la Casbah, on ne compte que 4 bibliothèques municipales. Mais une fois la réception des projets précités, «une opération d'envergure sera lancée dans les écoles primaires, aidés des bibliobus dans les 52 communes de la Soummam» annonce M. Righi. Bon vent.