Le film Korkoro (Liberté) du Français Tony Gatlif, consacré à l'oppression du peuple Rom, a triomphé lundi au Festival des films du monde de Montréal (FFM), remportant la principale récompense, le Grand prix des Amériques, ainsi que le prix du public pour le film le plus populaire. Il arrive au cinéma de se faire « avocat des opprimés et de parler de ceux qui n'ont pas la parole », a déclaré le metteur en scène, qui est lui-même d'origine gitane par sa mère, kabyle par son père, à l'annonce du palmarès du festival. « On méprise les Roms, surtout en Europe », a-t-il dit, avant de voir dans le succès de son film une « bougie, petite lumière dans un trou noir de l'histoire de France et de l'Europe ». Korkoro - dont les vedettes sont une actrice québécoise, Marie Josée Croze, et l'acteur-chanteur français Marc Lavoine - a reçu aussi une mention spéciale du jury du Prix œcuménique du FFM. Le jury officiel du festival, présidé par le réalisateur iranien Jafar Panahi, a récompensé par son Grand prix spécial le film du Chinois Wang Quan'an, La Tisseuse, lauréat aussi du prix de la critique internationale Fipresci. Le prix de la meilleure mise en scène est allé au Japonais Kichitaro Negishi pour La Femme de Villon et celui du meilleur scénario au film français Je suis heureux que ma mère soit vivante, réalisé par Claude et Nathan Miller et dont le scénario est dû à Alan Le Henry. La Suissesse Marie Leuenberger a reçu le prix de meilleure interprétation féminine pour Marie-nous de Micha Lewinsky. Côté masculin, le Danois Cyron Melville a été récompensé pour son rôle dans Love and rage de Morten Giese. La Française Sophie Laloy a eu le Zénith d'or qui récompense le meilleur premier film, pour Je te mangerai. Au total, 457 films de 78 pays ont été présentés au FFM qui se présente comme le plus grand festival indépendant de cinéma dans le monde.