La rencontre est co-organisée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) de Montpellier ; elle s'inscrit dans une longue tradition de partenariat entres les chercheurs en agronomie saharienne de l'université de Ouargla issus de l'ex-ITAS et ces institutions œuvrant pour la production et la transmission de nouvelles connaissances dans le but d'accompagner le développement agricole et contribuer au débat sur les grands enjeux mondiaux de l'agronomie. Cerner l'état actuel de l'élevage dans les zones sahariennes et steppiques nord-africaines passera donc par la présentation de rapports circonstanciés et mis à jour par la FAO en Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie qui seront présentés par Nabil Assaf, représentant de la FAO en Algérie. Les communications en plénière auront trait à «La situation et défis dans le Sahara algérien», une thématique à double objectif, l'un concerne les caractéristiques floristiques et nutritionnelles face aux variations climatiques, le second vise la mise en place d'une stratégie adaptative de l'élevage ovin aux conditions d'aridité en zones steppiques. La seconde thématique concerne «La vulnérabilité des écosystèmes steppiques» avec, d'une part, la stratégie à adopter face aux changements climatiques et la gestion des risques pour une durabilité des systèmes d'élevage au Maghreb et, d'autre part, l'apprentissage participatif comme outil d'amélioration de l'adaptation des agropastoraux à la variabilité climatique. Les camélidés et petits ruminants au Maghreb seront sous les projecteurs de chercheurs venus de ces pays, mais aussi des experts de la FAO et du Cirad qui se focalisent autour du potentiel nutritif de la viande et du lait de chameau et les possibilités de valorisation des produits camelins comme atout pour la sécurité alimentaire des zones sahariennes et steppiques. Le développement de la filière viande cameline, chère au docteur Adamou de l'université de Ouargla, sera développé. Globalement, c'est du rôle du petit élevage familier dans la réduction de la pauvreté et de la sécurité alimentaire qu'il sera question. A l'heure où l'Algérie met en place une stratégie de sécurité alimentaire basée sur la politique du renouveau agricole et rural, la valorisation des animaux rustiques et des zones de terroirs sahariens et steppiques riches en produits agricoles et élevages spécifiques, sous-exploités jusque-là dans la politique nationale d'autosuffisance alimentaire, s'imposent en atouts-clés. Depuis vingt ans, les chercheurs de l'ex-ITAS n'ont cessé de lancer des appels aux pouvoirs publics pour prendre en considération les résultats de leurs recherches dans l'élaboration d'une politique efficace de relance de l'agriculture et de l'élevage dans les zones arides et semi-arides du pays, qui constituent plus de 85% du territoire. Des appels restés vains quand on voit la place occupée par la datte, le dromadaire et la chèvre sur l'échiquier économique régional et national. La FAO mise sur ces potentialités et recueillera, à la fin de cette rencontre, jeudi prochain, des directives et stratégies sollicitant son appui et celui d'autres partenaires en vue de renforcer et mettre à jour les techniques de l'élevage et de pâturage dans les zones arides et semi-arides du Maghreb, lit-on sur l'opuscule de l'atelier.