Selon les prévisions de clôture avancées par son PDG, Hadj Mohamed Seba, interrogé par l'APS, les parts de marché de la CCR sont passées de 36% en 2010 à au moins 50% en 2011, soit une hausse de 39% au minimum. La Compagnie, unique réassureur public, occupe actuellement une forte position dans l'activité de réassurance en Algérie, notamment depuis l'application, dès 2011, de l'obligation de l'ensemble des compagnies d'assurances activant en Algérie à souscrire 50% de leurs contrats auprès du réassureur public, tel que prévu par la loi de finances complémentaire pour 2010. Avant l'institution de cette obligation, faut-il rappeler, les compagnies d'assurances étaient libres de choisir leur réassureur et de négocier leurs primes et leur couverture en la matière. Notons que les activités de la CCR s'étendent à toutes les formes de réassurance et à l'ensemble des branches d'assurances. Pour cette raison, elle est en relation d'affaires avec toutes les sociétés d'assurances algériennes ainsi qu'avec une multitude de partenaires (assureurs, réassureurs et courtiers) à travers le monde avec lesquels, elle développe un volume d'affaires important. En 2010 déjà, la Compagnie avait réalisé une croissance de 9% avec un taux de progression général du marché des assurances national de 6%. «Cela veut dire que la CCR a réussi, en 2010, à prendre des parts de marché détenues auparavant par des réassureurs étrangers en Algérie», a expliqué M. Seba. Le fait que la CCR soit l'unique réassureur en Algérie ne veut pas dire, poursuit son premier responsable, qu'elle évolue sans concurrence mais qu'elle active en «concurrence internationale ouverte», où tous les réassureurs mondiaux peuvent contracter avec des assureurs algériens sans obligation de s'établir en Algérie. Concernant ses activités à l'international justement, la CCR a réalisé sur le marché mondial 7% de son chiffre d'affaires en 2011, soit 930 millions de dinars (15 millions de dollars) ; ces primes sont également en hausse de 45% par rapport à 2010. «Notre portefeuille à l'international s'est bien développé en 2011», fait remarquer M. Seba, précisant, par la même, que la CCR a entamé un gros travail de marketing visant à conquérir, dans les trois années à venir, de nouveaux clients sur le marché mondial. Il a en outre souligné que sa compagnie ambitionnait de devenir un «réassureur régional» en élargissant son activité au niveau de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et en Asie. Aujourd'hui, la CCR dispose d'une filiale à Londres, la Mediterranean Insurance & Reinsurance Company Ltd, et de participations dans le capital de la Société africaine de réassurance (Nigeria) et de la Société arabe de réassurance (Liban). Elle est également membre du Syndicat arabe des risques de guerre (AWRIS) au Bahreïn. Il est utile de rappeler, enfin, que les cessions en réassurance marquent ces dernières années une évolution constante. Selon le rapport d'activité des assurances, élaboré par le ministère des Finances pour l'année 2010, une progression de 23% est à relever dans ce domaine.