Intensifier les contacts entre les journaux des pays arabes et améliorer leurs processus rédactionnels. Telle est la mission que vise, depuis 2006, l'Association mondiale des journaux (AMJ-Ifra), dont El Watan est membre. Un programme ambitieux a été mis en œuvre à cet effet. Après avoir organisé des sessions de formation au profit de journalistes marocains et mauritaniens, l'AMJ et le quotidien El Watan ont accueilli en Algérie, du 24 au 26 septembre en cours, des collègues yéménites du journal Al Masdar. Les deux journalistes Samir Jubran (rédacteur en chef de l'hebdomadaire Al Masdar) et Yasser Al Arami (rédacteur en chef de l'édition électronique du même journal) ont assisté, durant leur séjour en Algérie, à une formation pratique qui leur a permis de prendre connaissance du fonctionnement du quotidien El Watan et de la presse algérienne en général. « Nous avons pris part à des sessions de formation par le passé, mais celle-ci est tout à fait particulière. Elle est beaucoup plus pratique et plus bénéfique pour nous », affirme Samir Jubran. Selon lui, la presse algérienne « est plus évoluée que celle du Yémen, en particulier sur le plan technique ». « Au Yémen, nous avons des dizaines de journaux privés et des journaux partisans. Mais faute de moyens, la majorité des journaux privés sont des hebdomadaires », explique-t-il. « Les journaux algériens sont du même niveau que ceux de l'Egypte et des autres pays du Golfe », estime-t-il. Son collègue Yasser Al Arami abonde dans le même sens : « La presse algérienne est beaucoup plus avancée que celle du Yémen. » Comme son collègue Samir, Yasser Al Arami confirme que l'atelier de formation auquel ils ont participé « est très bénéfique dans la mesure où il est axé beaucoup plus sur la pratique que sur la théorie ». La presse écrite au Yémen est actuellement moins développée en comparaison avec l'Algérie. Cela malgré l'importance du nombre de titres édités et de celui des journalistes. « Le syndicat des journalistes au Yémen compte environ 1500 adhérents et le nombre total des journalistes est d'environ 3000 », indique Samir Jubran. Selon lui, les professionnels de la presse au Yémen ont besoin de ce genre de formation pour se perfectionner et améliorer, par conséquent, la qualité de la presse yéménite. Pour sa part, la représentante de l'AMJ, Patsy Nakell, précise que son organisation accorde une importance capitale à l'échange d'expériences entre les entreprises de presse du monde arabe. « L'AMJ a tracé un programme qui vise à intensifier les contacts et les échanges entre les journaux arabes. Car nous avons constaté que ces derniers ont des contacts plus importants avec la presse occidentale, alors que les échanges entre eux-mêmes sont infimes », lance-t-elle. Fondée en 1948, l'Association mondiale des journaux rassemble actuellement 72 associations nationales de journaux, des dirigeants de journaux de 100 pays, 13 agences de presse et 9 associations régionales de presse. Au total, l'Association représente plus de 18 000 publications des cinq continents.