La nette progression des cours de l'or noir constatée sur les places mondiales est également liée aux indicateurs économiques plus encourageants en Europe et aux niveaux des stocks aux Etats-Unis. A Londres, place boursière où s'échange le Sahara blend, référence pour le pétrole algérien, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en avril cotait 123,68 dollars, en hausse de 6 cents par rapport à la clôture de jeudi, journée pendant laquelle les prix du brut ont grimpé jusqu'à 124,50 dollars. Des cours jamais égalés depuis début mai 2011 et une référence à laquelle il faut ajouter, pour ce qui est de l'Algérie, une prime de qualité variable pour le Sahara blend. Ces records atteints par la courbe des prix du pétrole augurent ainsi de gains importants pour l'Algérie, dont les recettes tirées des exportations sont ainsi consolidées. Une situation confortable dans la conjoncture actuelle que le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, n'a pas manqué de relever lors de la présentation, jeudi dernier, du rapport semestriel sur les tendances monétaires et financières de l'Algérie. A ce propos, M. Laksaci a relevé qu'à l'instar des pays pétroliers, l'Algérie disposait d'«une marge de manœuvre appréciable» grâce à son importante épargne budgétaire et à l'accroissement substantiel de ses réserves de change dû au niveau élevé du prix du pétrole. Avec un prix moyen annuel de 112,8 dollars/baril du Sahara blend en 2011, l'Algérie a pu éviter les importants déficits budgétaires et comptes courants enregistrés notamment dans plusieurs pays du Moyen-Orient et d'Afrique non exportateurs de pétrole. A ce titre, M. Laksaci a souligné l'impact positif des prix du brut sur la balance des payements du pays, dont le solde global s'est chiffré à 19,91 milliards de dollars, dont 10,93 milliards de dollars enregistrés au second trimestre 2011. Même en baisse de volume (-4,89%), les exportations d'hydrocarbures ont généré en 2011 des recettes de 71,44 milliards de dollars, en progression de 27,30% par rapport à 2010 où elles avaient atteint 56,12 milliards de dollars. Le gouverneur a qualifié ce niveau de chiffre d'affaires à l'exportation d'«appréciable». L'évolution favorable des prix du pétrole s'est aussi traduite par des recettes de la fiscalité, atteignant plus de 3,070 milliards de dinars.