Fin des tumultes entre Alger et Le Caire ? Une chose est sûre : le président égyptien, Hosni Moubarak, sera à Alger les 22 et 23 mars pour prendre part au sommet de la Ligue arabe. L'Egypte, qui regardait d'un œil hostile Alger depuis le fameux projet de réforme de la Ligue arabe, semble satisfaite depuis que les dirigeants algériens ont revu leur proposition, notamment le chapitre relatif à la question du secrétariat général tournant. Amr Moussa ne bougera pas de son poste de secrétaire général avant la fin de son mandat en 2006. C'est lui-même qui l'avait confirmé dans une conférence de presse tenue en janvier à Alger aux côtés du ministre algérien des Affaires étrangères. A la même occasion, Amr Moussa avait critiqué la presse, notamment algérienne, qui, selon lui, avait créé une polémique qui n'avait point d'existence entre les deux pays. Depuis, l'Algérie a retiré partiellement son projet de réforme, en enlevant ce qui dérange Le Caire. Résultat : le régime égyptien est satisfait. Ainsi, selon le porte-parole de la présidence égyptienne, Soleimane Aouad, repris par l'agence officielle APS, le président Moubarak a bien accepté l'invitation de son homologue algérien, remise hier par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. Soleimane Aouad a témoigné de la pleine conviction de M. Moubarak que « les dirigeants arabes conjugueront leurs efforts pour assurer le succès de ce sommet, donner la meilleure image des pays arabes et préserver les acquis de l'action arabe commune réalisés depuis le sommet de Beyrouth ». De son côté, M. Bensalah a déclaré avoir perçu chez les dirigeants arabes une ferme volonté de faire « un sommet rassembleur de nature à permettre de poursuivre les étapes franchies depuis le sommet de Tunis pour parachever la réforme de l'action arabe commune ». Après un tête-à-tête avec Amr Moussa, M. Bensalah est convaincu que « tous les contacts et préparatifs concernant le sommet présagent d'un sommet qui marquera un tournant décisif dans l'histoire de la Ligue arabe et de l'action arabe commune ». L'envoyé spécial du président de la République a considéré le rendez-vous d'Alger comme un véritable déclic pour « l'ensemble des réformes nécessaires pour une action arabe commune et efficace à même de pouvoir resserrer les rangs ».