Le crustacé le plus célèbre du bassin méditerranéen est en train de faire un retour remarqué sur les étals à l'échelle nationale. Après avoir déserté le marché local depuis pratiquement une quinzaine d'années, la crevette royale dont Mostaganem était considérée à juste titre comme le principal pourvoyeur à l'échelle nationale, le crustacé le plus célèbre du bassin méditerranéen est en train de faire un retour remarqué sur les étals. Même si les quantités d'il ya quelques années ne sont plus qu'un vieux souvenir – le marché en était pratiquement inondé jusqu'à la fin des années 80 –, la belle et croustillante crevette royale est de retour. Le plus cocasse est que son prix de vente, entre 1200 et 1500 DA, est très proche de celui de la crevette d'importation. Ce n'est pas encore l'abondance, mais le produit d'une grande qualité est bel et bien présent. Malgré tout, les consommateurs ne se bousculent pas pour en acheter. Saignés à blanc par les dépenses faramineuses de la rentrée des classes, les clients ne peuvent plus se payer le luxe d'acheter ce crustacé, fût-il celui de Mostaganem. Pouvoir d'achat ébranlé Chez les poissonniers, c'est un peu la bouteille à l'encre. Alors que les prix des autres poissons sont bel et bien affichés, celui de la crevette ne l'est pas. Pour le savoir, il faut demander aux marchands qui, après un temps de réflexion – pour jauger des possibilités financières du client –, vous l'annoncent sans grande conviction. L'incrédulité est la première réaction du client qui se souvient encore des prix de 2000 à 3000 DA, quelques semaines auparavant. La suspicion d'une quelconque tromperie fait encore hésiter le consommateur. Mais après enquête auprès des anciens marins, il s'avère qu'il s'agit bien de la crevette rouge locale. D'où ce mystère sur sa réapparition. Il semble qu'il faille chercher la réponse à cette énigme du côté de la Costa del Sol où la crise économique serait à l'origine du désintérêt du consommateur Ibérique dont le pouvoir d'achat aurait été fortement ébranlé.