La crevette qui avait déserté les étals des poissonniers est de retour. L'on n'y a pas fait trop attention au début, pensant qu'il s'agissait d'une réapparition sporadique. Puis en la voyant durablement disponible, cela a été mis sur le compte du poisson et des crustacés importés congelés mais vendus, comme cela se fait, pour du frais. Interrogé à propos de ce phénomène, le concessionnaire de la pêcherie de Béni-Saf avance l'explication. En fait l'exportation des crustacés a connu une chute drastique depuis la récession survenue suite à la crise financière mondiale. De sorte, les ménages espagnols et les restaurateurs ibériques en direction desquels se faisaient l'exportation, ne sont plus preneurs. Mais depuis, la crevette royale se solde à 1500 DA alors que la crevette blanche est à 600 DA. Le merlan se vend à 1200 DA. Pour ce qui est de la boga, la baudroie et la raie, elles se monnayent entre 400 et 500 DA. L'espadon, lui, est introuvable tant il est rare à la pêche alors que la sardine et le saurel ont été parfois cédés à 200 DA le cageot : « Nous avons dû mobiliser des camions frigo pour évacuer le bleu vers les régions de l'Est du pays pour que le poisson ne soit pas rejeté à la mer tant les pêches étaient parfois abondantes », explique notre interlocuteur.