Le changement radical et la rupture vis-à-vis du système sont des aspirations que portait le 5 octobre 1988 et qui ont été usurpées », affirment les militants du Mouvement démocratique et social (MDS), dans une déclaration élaborée par son comité économique et social. Cette nécessité de changement qui, 21 ans après, est plus que jamais à l'ordre du jour, ne pourra assurément pas être réalisée avec le maintien de « la stratégie de concorde et de compromission ni avec les hommes qui sont responsables de cette dérive ». Un redressement national, qui prenne en charge les exigences d'une vie digne, exige la remise en cause de cette stratégie, ainsi que « le départ de ses responsables. Tous ses responsables », estime le MDS. Dans un long réquisitoire contre le système et le pouvoir en place, le Mouvement dresse, à raison, un tableau des plus sombres et des plus alarmistes quant à la situation politique et socioéconomique qui prévaut en Algérie. Le pays, « soumis à la loi de la jungle », dénonce le MDS, voit se généraliser la corruption, l'impunité, la violence terroriste et urbaine, la précarité, la paupérisation et la marginalisation de plus en plus de citoyens, la politique économique et la gestion catastrophique ou le manque de visibilité. Et, last but not least, la manipulation des résultats électoraux, des indices économiques et sociaux, le harcèlement de la presse, les atteintes à la liberté d'expression, l'exacerbation des conflits tribaux ainsi que les attaques répétées contre les libertés religieuses ou individuelles, comme montés en épingle par le MDS. « Alors que dans les partis, on se dispute l'investiture pour le Sénat, le peuple est fatigué. » De ce fait, le MDS appelle les travailleurs, les cadres, les intellectuels, les opérateurs économiques, les organisations syndicales et sociales, et surtout les jeunes, à se mobiliser et à agir afin d'œuvrer à la mise en place d'une politique de redressement, et ce, pour prendre leur avenir en main.