Le débat sur la situation de l'emploi en Algérie est relancé cette semaine. L'Agence nationale de l'emploi, Anem, tient en effet aujourd'hui sa réunion pour présenter et débattre le bilan de ses activités en matière de contribution à la création d'emplois. L'agence, qui est sous tutelle du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, étudiera le bilan du programme triennal de soutien à l'emploi. Toutefois, cette réunion intervient au moment où les indices demeurent mitigés concernant le rythme de création d'emplois et le degré de précarité des emplois existants. En effet, même si le taux de chômage poursuit sa tendance baissière, en se situant autour de 12% cette année, après avoir été de 15% l'année dernière et plus de 33% il y a une dizaine d'année, la situation de l'emploi en Algérie tarde encore à s'améliorer. Outre l'Anem, dont la mission consiste à faire la collecte des candidats à l'emploi et leur affectation vers des employeurs potentiels, de nombreux autres organismes ne cessent de souligner la précarité dans laquelle se débat une grande partie des salariés en Algérie. La première lacune relevée, à cet égard, consiste en la fragilité qui caractérise les milliers de postes de travail créés ces dernières années. Tous les constats établis, à cet effet, soulignent que les nouveaux dispositifs de création d'emploi, dont l'Anem qui joue l'un des premiers rôles, commencent à montrer leur limite. La formule du pré-emploi que le gouvernement a proposée, rappelle-t-on, au profit des diplômés en chômage est, à cet égard, la première à susciter le désintéressement. Depuis sa mise en œuvre, les centaines d'universitaires ayant souscrit aux contrats de pré-emploi ne cessent de se plaindre des mauvaises conditions dans lesquelles ils évoluent et surtout du temps que les employeurs mettent pour les régulariser. Une grande partie d'entre eux continue à travailler depuis plus de quatre années avec des salaires ne dépassant pas les 8 000 dinars. D'autre part, c'est la problématique de la non-affiliation à la sécurité sociale qui frappe de plein fouet la situation de l'emploi dans le pays. Un récent rapport du centre national des statistiques a relevé que plus d'un tiers des salariés du secteur privé ne sont pas déclarés à la sécurité sociale. Dès lors, c'est le phénomène du travail au noir qui prend de l'ampleur démesurée. Dans le milieu rural, l'on déplore la quasi-inexistence d'opportunités de création d'emplois. Sur un autre plan, il y a lieu de relever également les disparités disproportionnées entre les hommes et les femmes quant à l'accès à l'emploi. A ce sujet, le Cnes (Conseil national économique et social) a estimé l'année dernière que le taux des femmes travailleuses en Algérie ne dépasse pas les 15% sur l'ensemble de la population active. Les difficultés qui freinent l'insertion professionnelle des femmes sont dues, principalement aux contraintes qui caractérisent le marché du travail et entre autres celle d'ordre socioculturel, note encore le Cnes.