Quelque peu perturbé par les dernières mesures de la loi de finances complémentaire 2009, M. G. Lacaze, président du directoire de Société Générale Algérie, a affirmé que « l'instabilité juridique qui caractérise la place d'Alger dérange, certes, Société Générale, mais surtout ses clients et décourage davantage l'investisseur ». Cette déclaration a été faite lors d'un point de presse tenu, mardi soir, au Salon de l'automobile qui se tient à la Safex. Le président du directoire de Société Générale est sorti de sa réserve pour critiquer les dernières dispositions issues de la loi de finances complémentaire 2009. Selon M. Lacaze, l'annulation des crédits à la consommation est de nature « à favoriser l'informel et ce, par le recours à d'autres manières, parfois risquées, d'endettement ». « Nous comprenons qu'il y a une crise due à la hausse des importations et des prix de pétrole en baisse, mais nous souhaitons qu'il y ait des ajustements », a laissé entendre le conférencier pour qui certaines mesures comprises dans la LFC 2009 sont prises dans la précipitation. Et de lancer ceci : « Nous avons eu à discuter avec des cadres de la Banque d'Algérie qui disaient qu'ils n'étaient même pas au courant que le gouvernement allait prendre de telles mesures. » M. Lacaze a tenté aussi, tant bien que mal, de répondre au justificatif lié au « surendettement des ménages » en faisant savoir que le taux de casse (crédits impayés) ne dépasse pas 1,5% chez les particuliers. L'incidence de la loi de finances sur Société Générale est facilement discernable. « Gel des embauches (près de 1321 postes d'emploi), réaffectation de la ressource vers d'autres produits bancaires (immobilier, assurances, crédits investissement et leasing) et la révision de la politique de la banque en matière de développement », répliqua M. Lacaze à notre réponse relative aux conséquences de la LFC 2009 sur Société Générale Algérie, une banque à capitaux étrangers. Interrogé aussi sur la décision de la Banque d'Algérie d'aller vers le plafonnement des taux d'intérêt, en introduisant la notion du taux excessif, l'orateur a expliqué que « le taux d'usure est une pratique courante dans plusieurs pays, mais simplement nous ne connaissons pas encore ce taux et nous manquons de visibilité à ce sujet ». Le président du directoire de Société Générale Algérie se dit inquiet par rapport aux retards accusés par la commission bancaire dans sa besogne relative à l'attribution d'agrément aux nouvelles agences de Société Générale. « Nous avons 5 agences achevées qui sont en attente d'agrément, dont une depuis janvier. Nous n'avons eu qu'un seul agrément depuis le début de l'année en cours », dira M. Lacaze, visiblement angoissé.