Bien qu'étant un objet de contestation des professionnels de la réparation navale, le marché portant sur l'offre de la réparation et la maintenance de 7 remorqueurs à l'arrêt technique, répartis sur les ports suivants : Skikda, Annaba, Djendjen (Jijel) et Mostaganem, vient d'être validé et attribué par le Groupement d'intérêt commun des entreprises portuaires (GIC-EP) qui gère les 10 ports que compte le pays, contre vents et marées, au profit de 3 soumissionnaires dont 2 étrangers, un Italien et un Français. Justement, l'un de ces deux derniers -le Français Piriou- est très contesté par les professionnels car, selon eux, il n'a pas été sélectionné à la 1ère étape pour qu'il soit retenu à la seconde puis validé définitivement. En effet, les 3 entreprises retenues ont été destinataires chacune d'une correspondance datée du 8 septembre 2009 émanant du directeur général du GIC-EP, dont l'objet est le dossier 07/GIC-EP/2009, les invitant à se rapprocher des directeurs généraux des ports de Mostaganem, Djendjen (Jijel), Skikda et Annaba pour l'élaboration de leurs projets de contrat. « Nous avons l'honneur de vous informer que dans le cadre du dossier en objet, votre offre a été retenue pour les arrêts techniques des remorqueurs au profit des entreprises portuaires de Mostaganem, Skikda et Annaba. A ce titre, nous vous invitons à vous rapprocher de ces entreprises pour l'élaboration des projets de contrat », est-il écrit dans les lettres dont nous détenons des copies. Elaboration des projets de contrat qui, une fois établis, seront soumis à l'approbation du directeur général du GIC-EP avant que ceux-ci ne soient signés par les directeurs des ports. Donc, seuls les directeurs généraux des ports endosseront, selon des juristes spécialistes, la responsabilité pénale et civile si ces contrats s'avèrent entachés d'irrégularités. Même l'entreprise publique ERENAV semble être mécontente puisque, selon des sources proches du dossier, elle aurait exigé le respect de la procédure concurrentielle sinon l'attribution du marché de gré à gré, d'autant plus que ERENAV et GIC-EP sont des entités publiques. « Bien qu'il n'ait pas été sélectionné par la commission d'évaluation des offres du Gic-ep, cet opérateur étranger a non seulement été imposé, mais a bénéficié du meilleur lot du marché. On aurait accepté la supercherie si au moins l'entreprise nationale de réparation navale (Erenav) avait bénéficié de ce lot. Au contraire, elle a été retenue pour le plus ancien et mauvais lot, à savoir les remorqueurs Isser II de Mostaganem et Cheliff III de Annaba », ont dénoncé les mêmes sources. Le soumissionnaire français Piriou, spécialisé dans la réparation navale, a, selon l'avis de presse, décroché, pour mémoire, la réparation de 2 remorqueurs au port de Skikda-Mazafran V et Mazafran VI pour un montant de plus de 2 millions d'euros dont le délai d'exécution est de 18 et 9 jours calendaires. Ce lot est, selon les professionnels contestataires, le meilleur de par l'état récent de ses équipements. Contacté, Bouzouidja Bedredine, directeur général du GIC-EP, est resté injoignable dans son bureau. Même la ligne de son téléphone portable semble être suspendue.