L'hécatombe continue sur nos routes. En effet, hier un grave accident de la circulation s'est produit à 3h45 sur la RN5, à hauteur de la commune de Souk El Had, à une quinzaine de kilomètres à l'est de Boumerdès. Le bilan est lourd. On parle de 7 morts et de 26 blessés, dont une dizaine dans un état grave. L'accident a eu lieu au niveau d'un virage, connu pour être très dangereux, sis à 1 km à l'ouest du chef-lieu de la commune de Souk El Had. Un bus de marque Mercedes, assurant la ligne Batna-Alger et transportant une cinquantaine de voyageurs, a dérapé de la chaussée et a percuté violemment un arbre. Parmi les victimes figurent 3 femmes âgées de plus de 50 ans et quatre jeunes dont lun d'entre eux était âgé de 19 ans. Les blessés ont été évacués vers les unités d'urgence de Thénia, de Bordj Menaïel et de Boumerdès. Deux parmi eux, des militaires, ayant été touchés grièvement, ont été admis à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja. Pour certains survivants, « le drame est dû à l'excès de vitesse du chauffeur et à sa fatigue ». Ils soulignent que « ce dernier, qui a survécu au drame, présentait des signes de grande fatigue et a failli perdre le contrôle du bus avant notre arrivée à Bouira ». Les services de la Protection civile sont arrivés sur le lieu peu de temps après le drame. Ces derniers précisent qu'il leur a fallu plus de deux heures pour retirer les victimes et les blessés qui étaient coincés à l'intérieur du bus, complètement écrabouillé suite au choc contre l'arbre qu'il a percuté. La mission a été très difficile puisque le bus s'est renversé complètement sur la route. Les familles qui étaient à bord sont durement choquées par ce qui leur est arrivé. Un traumatisme difficile à supporter puisque l'accident s'est produit la nuit. A l'aube, le wali de Boumerdès s'est déplacé sur le lieu du drame puis s'est rendu au chevet des blessés, admis aux unités d'urgence. Cette hécatombe a causé un énorme embouteillage sur la RN5 et la file de véhicules s'est étendue sur une distance de plus de 3 km. La circulation automobile sur la voie menant vers Alger n'a été dégagée qu'en milieu de journée. Ce drame, qui s'ajoute à tant d'autres, démontre encore une fois l'échec des mesures coercitives mises en œuvre par les pouvoirs publics pour minimiser le nombre d'accidents sur nos routes. Ainsi, les modifications apportées au code de la route durant cette dernière décennie n'ont été qu'un coup d'épée dans l'eau, d'autant plus que le nombre de morts est en nette augmentation sur nos routes. Les bilans établis annuellement par les services de la gendarmerie donnent froid dans le dos. Pour cette année, on annonce d'ores et déjà 9020 accidents à l'échelle nationale, soit une hausse de près de 3% par rapport à la même période de l'année précédente. Durant l'année 2008, l'on a recensé 8000 accidents ayant fait 4000 morts et 33 000 blessés. Dans la plupart des cas, la responsabilité incombe aux chauffards. Certaines statistiques affirment que « 90% des accidents de la route sont dus au facteur humain et au non-respect du code de la route et surtout l'excès de vitesse ». Récemment, le Parlement a adopté à l'unanimité la loi portant approbation de l'ordonnance n°09-03 du 22 juillet 2009 modifiant et complétant la loi n° 01-14 du 19 août 2001 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière. Cette loi, qui prévoit le retrait automatique du permis de conduire, la hausse du coût des amendes pour certaines infractions, des peines de prison pour les homicides involontaires, va-t-elle stopper la spirale meurtrière ou du moins réduire le nombre d'infractions et de décès sur nos routes ? L'avenir nous le dira.