Pour des agriculteurs, sur les 8291 en activité dans les fermes pilotes, structures d'appui et exploitations agricoles collectives, individuelles, coopératives de jeunes, concessions de la wilaya de Annaba, les dernières intempéries seront à l'origine de grandes difficultés financières. Particulièrement les 1979 réunis en EAC et EAI qui vivent au jour, le jour tout autant que les 557 jeunes agriculteurs et les concessionnaires du périmètre de Fezzara. Ces dernières années, ces exploitants de quelque 20 000 ha éprouvent bien de la peine à perpétuer leurs conditions de vie et de production. D'autres comme ceux des archs, avec un effectif de 834 éléments sur 10 591 ha, ne disposent pas d'une production vivrière suffisante. Cette pauvreté pourrait s'aggraver cette année avec la pénurie des moyens, des investissements et des services très inégalement répartis au profit des grands centres d'agglomération. Malgré l'implantation d'une industrie sidérurgique et pétrochimique, l'économie locale dépend pour l'essentiel de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Avec un secteur privé qui occupe 56,047 ha et le public 2501 ha, ce secteur est créateur de plus de 100 000 postes de travail en amont et en aval. De l'avis de nombreux agriculteurs, la région de Annaba connaîtra en 2005 une baisse de sa production agricole. Cet avis est confirmé par plusieurs agronomes dont Abdenour B. A. qui a affirmé : « Les mauvaises conditions météorologiques qui durent depuis pratiquement l'automne vont freiner l'évolution de la production agricole. Cette situation intervient au moment même où la majorité des agriculteurs ne dispose pas de ressources nécessaires pour investir et accroître leur production agricole. Pour eux, les perspectives pour l'année 2005 apparaissent encore sombres et la situation risque fort de se dégrader. » Grâce à la réhabilitation et l'entretien du réseau d'assainissement des terres, les agriculteurs de Annaba pourraient reprendre le travail agricole dès les premiers rayons de soleil. Ce n'est pas le cas de leurs voisins de la wilaya d'El Tarf, dont les terres inondées, faute de réseau d'évacuation, ne permettent aucune activité. « Faute de prise en charge sérieuse du réseau d'assainissement sur quelque 16 000 ha à El Tarf, nous allons devoir prendre notre mal en patience. En tous les cas, certaines spéculations comme les céréales et les pommes de terre sont sérieusement menacées. Un de mes jeunes voisins agriculteurs a perdu 10 ha d'arbres fruitiers. Nous sommes livrés à nous-mêmes », a indiqué Mohamed Tahar, un agriculteur descendant d'une grande lignée d'hommes de la terre.