La section locale du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) estime que les conditions dans lesquelles se déroule la rentrée universitaire « n'augurent pas une année sereine ». Le CNES, qui vient de rendre publique une déclaration, repose le problème des salaires et de la remise en cause des acquis, dont celui de la cession des logements de fonction, arrachée à la faveur de la grève de 2006. « Des filières ferment et de nouvelles sont ouvertes sans aucune logique », écrit-il, jugeant que « la réforme LMD est réduite à un simple dégraissage des programmes du système classique ». Selon la section syndicale, le tutorat sur lequel repose le système LMD est inexistant parce que « les enseignants ne disposent pas de bureaux et les effectifs dépassent l'encadrement ». Un manque que la section du CNES dit observer au niveau de l'université Abderrahmane Mira et qui « handicape le travail de l'enseignant ». Au chapitre social, le doigt est mis sur « plus de 700 enseignants (qui) ne sont pas logés » et l'on déplore qu' « aucune perspective d'amélioration ne pointe à l'horizon mis à part les 54 (et non 100) logements d'El Kseur, toujours pas occupés ». Sur le plan pédagogique, l'on dénonce le fait que « le grade de maître de conférences B ne soit pas intégré dans le corps magistral comme les MC A », et que la régularisation salariale de ce grade « ne rentre en vigueur qu'à la date de l'établissement de la décision et non à la date de soutenance ». Le CNES pose, par ailleurs, le problème du retard dans la perception des frais de stage qui restent impayés pendant de longs mois. « L'instruction du ministre pour la facilitation de l'octroi des stages de courte durée, pour les enseignants chercheurs en finalisation de thèse, est contredite par la réalité au sein de certaines facultés », écrit le syndicat qui soutient que les virements salariaux et des heures supplémentaires accusent les mêmes retards contraignants. Pour le CNES Béjaïa, qui s'apprête à renouveler sa section locale, « la démocratisation de la gestion de l'université est l'un des moyens pouvant mettre fin aux dérives qui minent aujourd'hui l'université ».