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Qui veut déstabiliser l'ANP ?

Elle a toujours joué, directement ou en coulisses, un rôle décisif dans les grandes orientations et décisions qu'a connues notre pays et notamment dans le choix du candidat à la fonction de président de la République(1) ou à celle de son éviction. D'autant plus que cette fonction représente la clé de voûte de notre système institutionnel et politique, avec en prime une vocation pour le zaïmisme, héritée d'un de notre creuset culturel arabo-musulman. Ce qui revient à dire que, pour influencer le cours de l'histoire dans notre pays, il est obligatoire de maîtriser l'institution militaire, soit par son contrôle(2), soit par sa marginalisation(3) ou par sa destruction de l'intérieur ou de l'extérieur.(4) Depuis notre dernière intervention sur le sujet brûlant de la situation sécuritaire dans la zone sahélo-saharienne dans ce même quotidien(5), où je préconisais avec force le refus de l'envoi de l'ANP dans ce pays piège, les sirènes maliennes, leurs sœurs africaines et celles occidentales ne cessent de chanter la même rengaine : «Envoyez l'ANP dans le bourbier malien !». En la forme impérative, certains s'évertuent à nous expliquer les dangers que court l'Algérie en n'«intervenant pas sur ses profondeurs stratégiques».
Graves répercussions
D'autres chercheurs, analystes et journalistes, patentés, pointent du doigt les graves répercussions que notre pays pourrait subir en cas «d'immobilisme» sur ce sujet sensible et de nous rappeler les attentats de Tamanrasset et de Ouargla, ainsi que l'enlèvement du personnel humanitaire à Tindouf et de celui de la mission diplomatique implantée à Gao(6), pour nous démontrer le bien-fondé de leur argumentaire. L'acharnement diplomatique et les pressions multiples qu'exerce l'ancienne puissance coloniale de la région sur tous les pays de l'Afrique de l'Ouest (CEdEao), sur l'Algérie, le Maroc et en direction des USA, sont proportionnelles aux intérêts vitaux que cette région représente pour elle(7).
Le problème est, justement, à cet endroit, puisqu'il s'agit d'une surdétermination des intérêts de la France, par rapport aux autres pays de la région et en particulier ceux du Mali lui-même. En premier lieu, il faut savoir de quel Mali on parle. S'agit-il de celui de l'ex-président Amadou Toumani Touré, qui s'est fait renverser pour des raisons toujours non élucidées, entraînant l'effondrement de l'Etat? De celui du capitaine putschiste(8), qui continue à imposer ses élucubrations par communiqués interposés(9), qu'il signe, «au nom des forces armées maliennes» ! Ou bien du président Diacounda(10), qui vient dans un discours d'appeler les «groupes armés qui opèrent au Nord» au dialogue ! Du Premier ministre, Cheikh Modibo Diarra, qui torpille la solution politique en déclarant au journal Le Monde que «le temps des négociations est passé».
S'agit-il du Mali des différents groupes salafistes qui contrôlent temporairement une partie du Nord et dont certains sont financés par «des sociétés salafistes franchisées», propriétés du couple qataro-saoudien(11) ? Ou bien celui des représentants des tribus touareg Azawad, qui revendiquent, depuis trente ans, un rééquilibrage des pouvoirs entre le Sud et le Nord, à l'intérieur des frontières du Mali ? De celui des narcotrafiquants latino-américains, qui, en couplage avec les djihadistes, se sont ouvert de nouvelles voies pour approvisionner le marché occidental de la cocaïne, via la région sahélo-saharienne ? Enfin, s'agit-il du Mali des intérêts étrangers anciens (France) et nouveaux (Chine, USA) qui veulent se partager les richesses que recèle le sous-sol africain ? Cette grille de lecture nous éloigne des discours lénifiants servis par tous ceux qui prônent l'intervention militaire(12) comme solution unique à ce conflit(13).
En visite officielle d'information(14) en Algérie(15), le spécialiste américain de cette zone a déclaré que son pays considère que «la solution ne peut être que politique et diplomatique», ajoutant qu'il faut «un gouvernement légitime à Bamako» et «un dialogue avec les groupes du Nord», mais sans exclure les autres moyens d'intervention(16). La solution est donc très claire pour tous ceux qui font passer les intérêts des Maliens avant leurs propres intérêts et l'ingénierie de mise en œuvre en découle également. Lui emboîtant le pas un jour après, le SG de l'Otan, AF Rasmussen, déclare à son tour que son organisation «n'envisage aucune intervention dans la région». Dès lors, que les visions algéro-américaines convergent, une intense activité diplomatique va se déployer17) afin que chaque acteur fasse admettre le bien-fondé de ses positions.
Le sommet des «5+5» qui se tient à Malte depuis le 4 octobre, en l'absence du président algérien(18), est une rencontre capitale pour que l'Algérie et la France se mettent d'accord sur l'essentiel dans ce conflit, à savoir, la prise en compte des intérêts bien-compris, de tout un chacun dans la région. En outre, il faudra bien également que notre pays puisse cerner la position visible et opaque du Maroc dans ce conflit, de manière à en débattre avec sérénité et éclaircir les zones d'ombre, afin que chaque pays prenne les décisions qu'il jugera utiles(19). Enfin, nos voisins tunisiens et libyens ne sont pas de trop dans la recherche de solutions de stabilisation de la sous-région, qui traverse une période à haut risque et qui menace directement nos pays.
Politique de bon voisinage
Il est donc impératif, au nom du concept de la sécurité collective de la région, qu'un «smig» minimum soit fixé dans le cadre d'une «politique de bon voisinage», construite sur le socle de la sécurité et de la prospérité partagée, dans et avec la garantie des pays du nord de la méditerranée occidentale. Car, en fin de compte, la feuille de route de chacun et de tous devrait se limiter, dans un premier temps, à mettre en place une autorité légitime et acceptée par la plus large majorité des Maliens et loin du parasitage des uns et des autres.
S'assurer que cette autorité, sitôt installée, ouvre des négociations concrètes sur la répartition des pouvoirs et des ressources du pays, entre les différentes communautés, afin d'aboutir à un accord garanti par tous les pays du champ, les organisations régionales (UA, CEdEao) et celles onusiennes. Cet accord devra être consolidé par un programme économique et social à court, moyen et long termes, soutenu par les institutions financières internationales(20)et conditionné à la mise en œuvre des accords politiques signés.Dès lors, un traitement sécuritaire approprié(21) doit accompagner le processus comme élément de stabilisation et de protection des populations de la région et celle réfugiée installée aux alentours.
Ces efforts seraient vains si des initiatives fortes(22) n'étaient pas entreprises pour stopper les activités des narcotrafiquants, au niveau des pays d'origine de la production et du raffinage (Amérique latine) et des pays d'écoulement et de consommation de cocaïne (l'Europe occidentale), la région sahélo-saharienne n'étant considérée, pour l'instant, que comme couloir de transit. En outre, le financement de la «société franchisée salafiste» par ses propriétaires qataro-séoudiens, doit cesser dans la région et dans le reste du monde, par des actions appropriées à travers le dispositif international «trac fin» et ses sous-produits nationaux respectifs, en stigmatisant et en dénonçant le comportement de ses mentors(23). Enfin, la concurrence effrénée des grandes puissances, pour l'exploitation des richesses minières des pays de la région, doit s'organiser avec un minimum de retombées bénéfiques sur les populations autochtones et sur la préservation de leur environnement séculaire.
Le président français, François Hollande, depuis la tribune maltaise des 5+5, semble vouloir préserver l'avenir(24) en déclarant «comprendre la position algérienne» ! Cela signifierait-il que la France va donc enfin tenir compte des intérêts de notre pays dans la région et partant de ceux du peuple malien ? Seules les décisions, qu'elle sera amenée à prendre, dans les prochains jours, le diront.


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