Monsieur Copé est alarmé par la situation des Français de souche européenne dans les quartiers populaires des banlieues françaises, voici pour lui un nouveau cheval de bataille, le racisme anti-blanc. Jusque-là, seul le Front national et les mouvements identitaires en parlaient. Par la magie d'une élection à l'UMP, notre avocat d'affaires, député-maire de Meaux, s'y intéresse désormais. Lui dont la devise du club politique Génération France.fr est : «0% petites phrases, 100% débat d'idées», nous régale de tirades de comptoir de café du commerce. Nous apprenons ainsi qu'on priverait de pains au chocolat les enfants durant le Ramadhan, ou que les Blancs sont contraints de sortir tête baissée, nouveaux dhimis des médinas que seraient devenues les cités. Que ne nous dira bientôt notre candidat pour rattraper son retard dans les sondages ou s'imposer comme seul candidat légitime à la présidentielle de 2017 ? Là, on franchit un pas supplémentaire, subtil, dans l'escalade continue de la libération de la parole, on viendrait à regretter les blagues grasses sur les Auvergnats ou le débat sur les Français d'origine étrangère. C'est la même démarche que celle du FN, mais faite par un homme politique de l'établishment. Opposer et rompre. Le secrétaire général de l'UMP ne nie pas l'existence d'un racisme dirigé contre les enfants de l'immigration, il n'en parle pas. Il lui oppose un racisme anti-blanc, manière de placer en concurrence les citoyens et leurs misères. Le bénéfice est double, on évite de parler de la situation économique et de l'absence de réponse à une crise qui favorise le rejet et la recherche de boucs émissaires, et on taille des croupières à ce qui n'est plus l'extrême droite mais la droite de la droite. La technique est fine, c'est celle de l'arbre qui cache la forêt. Le racisme anti-blanc existe sans doute, grâce au ciel il est marginal, mais on se doit d'en parler désormais sous peine de se voir accuser de fuir le débat. Belle victoire du discours des Le Pen qui gagnent une nouvelle fois droit de cité. Mais ne tombons pas dans le piège de l'opposition des victimes et du subterfuge du camouflage qui nous ferait oublier le racisme ordinaire en raison d'une couleur de peau, d'une origine ou d'une religion supposée, celui-là n'est que trop consistant. Car c'est là où est le vrai danger, selon un mécanisme que chacun comprendra facilement, le rejet appelle le rejet, l'enfermement dans une communauté appelle le communautarisme. La pente est déjà assez favorable à ces replis pour que l'on n'accélère pas le mouvement. Il n'y a qu'une seule communauté, la communauté nationale, il n'y a pas des racismes, mais le Racisme. Monsieur le maire de Meaux doit l'apprendre et cesser de promouvoir le communautarisme en jouant au pompier pyromane. On a déjà planté suffisamment de banderilles dans le «vivre ensemble» pour qu'on puisse faire l'économie de manœuvres électorales supplémentaires. Ne voyez-vous donc pas comment déjà les rapports sont de moins en moins fluides, n'entendez-vous donc pas ce qui se dit dans les conversations de tous les jours et même sur les plateaux de télévision quand une actrice de série télévisée et de publicité pour un jambon déclare en toute impunité : «Je suis comme beaucoup de Français islamophobes» ? Vous n'êtes pas raciste, chacun le sait, c'est encore pire, vous n'êtes qu'à la manœuvre et vous n'aurez pas à faire comme madame Morano et vous chercher un ami tchadien, «plus noir qu'un arabe». Vous êtes un politique, vous avez vocation à ouvrir des voies, où voulez-vous que nous allions ? Dites-le nous ! Monsieur Copé, retirez votre bombers et vos Doc Marteen, le costume de républicain vous sied mieux !