Appelés à intervenir à l'université d'été du RCD, qui se tiendra du 21 au 23 octobre à Zéralda, des invités étrangers du parti de Saïd Sadi n'ont pas encore eu leur visa d'entrée en Algérie. « Jusqu'à aujourd'hui, nos invités n'ont pas leur visa. Même le conseiller du président américain, Barack Obama, et d'autres personnalités américaines qui ont fait une demande de visa, depuis le mois d'août dernier, n'ont toujours pas eu le document », a affirmé Mohcine Belabbas, secrétaire national à la coordination au RCD. Contacté hier par nos soins, ce responsable a affirmé que son parti a saisi le ministère des Affaires étrangères à ce sujet. « Mais nous n'avons reçu aucune réponse. Nous allons attendre jusqu'à demain (aujourd'hui, ndlr) pour voir si les responsables acceptent enfin d'accorder des visas à nos invités », a-t-il précisé. Cependant, le RCD en a déjà fait une lecture. Profitant de la visite que lui ont rendu, dimanche dernier, les responsables de Reporters sans frontières (RSF), le président du RCD, Saïd Sadi, fait un lien entre le refus d'accorder des visas à ses invités et la situation politique actuelle du pays. « La perspective immédiate était, selon toute vraisemblance, d'envisager sous l'angle d'une fermeture et d'un raidissement politiques encore plus durs. Cette fuite en avant fait craindre une multiplication et une aggravation des tensions sociales qui, croisant le front terroriste, peuvent mener à une situation difficilement gérable dans un pays où il y a de plus en plus de pouvoir et de moins en moins d'Etat », a estimé Saïd Sadi. Un conseil national mercredi soir Sans tenir compte de la probable défection de certains invités, le parti a établi un programme riche en activités pour animer son université d'été. Une rencontre à laquelle devront prendre part près de 500 militants du parti venus des quatre coins du pays et de l'émigration. Des sociologues, des historiens, des professeurs d'universités algériennes et étrangères, des responsables de partis politiques des pays voisins et des représentants des organisations internationales ont été invités à animer des conférences sur divers thèmes. Ainsi, le député et ancien prisonnier politique polonais et cofondateur de Solidarnosc, Zbigniew Bujak, devra donner une communication sur le thème « Société civile dans la transition démocratique ». Le directeur de l'Observatoire sur l'Afrique (ISPI) et responsable de la Revue politique internationale (Italie), Gian Paolo Calchi Novati, animera une conférence sur un thème d'actualité : « Nord-Sud, origines et conséquences d'une coopération avortée ». Slimane Medhar, psychologue et enseignant à l'université d'Alger, et Abdelmadjid Merdaci, historien et professeur à l'université de Constantine évoqueront la question de l'histoire nationale dans une conférence intitulée « Algérie : l'histoire au présent ». Toujours sur la question de l'histoire, la conférence de Tanger 1958 sera invitée à l'université d'été du RCD. Le président du RCD, Saïd Sadi, le ministre d'Etat et secrétaire général du mouvement populaire marocain, Mohamed Laenser et l'enseignant universitaire tunisien, Frej Chaïeb, s'exprimeront sur le thème « Entité nord-africaine : Tanger 1958 ; pertinence historique et mise en œuvre politique ».D'autres conférences sur les questions de l'autoritarisme, la condition de la femme musulmane, les jeunes et la politique ainsi que la crise financière mondiale devront également être données par des personnalités étrangères et des responsables du RCD. Ce rendez-vous sera précédé, selon Mohcine Belabbas, par la tenue, mercredi soir, du conseil national du parti. La réunion de cette instance organique sera consacrée, indique notre interlocuteur, à l'analyse « de la situation politique nationale et la question du mandat à vie brigué par Abdelaziz Bouteflika grâce à la révision de la Constitution, le 12 novembre 2008 ».