Un problème de chute de tension électrique, enregistré dans plusieurs localités de Bordj El Kiffan, suscite la colère des citoyens. Ces derniers qui résident au niveau des quartiers La Rassauta, Verte Rive, Stamboul ou encore le site qui abrite les chalets ont, en effet, occupé la rue pendant une bonne partie de la soirée de mercredi. « Ce sont les fréquentes coupures d'électricité, surtout en cette période de froid, qui nous amènent à exprimer notre colère sur la voie publique », a déclaré un groupe de riverains. Même les commerçants ont tenu à se joindre au mouvement. Un gérant d'épicerie se plaint du fait qu'il est contraint de jeter certaines marchandises, notamment les produits laitiers et carnés (cachir). « Je ne peux pas servir au consommateur un yaourt s'il n'est pas gardé au frais. Avec les incessantes coupures de courant, ces marchandises en pâtissent et ma trésorerie aussi », se plaint un voisin, lui aussi gérant d'une « Alimentation générale ». Contactée, Sonelgaz tient à expliquer que si ces coupures sont dues au fait qu'il y a surconsommation, il n'en demeure pas moins que la solution est tributaire d'une seule personne. « Il s'agit du gérant de l'exploitation agricole collective (EAC) n°8 qui refuse obstinément à nos équipes l'accès au terrain qu'il exploite. Nous avons lancé les travaux de quatre nouvelles lignes haute tension pour justement régler le problème des chutes de tension aussi bien à Bordj El Kiffan qu'à El Hamiz ou Dar El Beïda. De ce fait, nous sommes obligés d'utiliser quelques arpents de cette EAC. La direction de l'agriculture de la wilaya d'Alger, propriétaire du terrain, nous a pourtant autorisés à opérer ces travaux d'utilité publique, et ce, après l'élaboration d'une décision d'indemnisation du gérant. Malheureusement, ce citoyen ne veut rien savoir ; d'où notre recours au tribunal de Rouiba », déplore Layachi Deghfel, directeur du centre de distribution de Sonelgaz d'El Harrach. Et d'ajouter : « En attendant de régler ce litige, examiné actuellement en référé par la juridiction compétente, la demande en énergie électrique a atteint des pics sans précédent, car les foyers ont tendance à utiliser des résistances pour se chauffer. » Cette surconsommation, soutient-on auprès de Sonelgaz, ne nous a pas empêchés de prévoir dès octobre 2004 quatre nouvelles lignes haute tension. « Nous avons justement choisi l'automne afin d'accueillir l'hiver dans de bonnes conditions », conclut notre interlocuteur en invitant les autorités locales à prendre en charge « cet épineux problème qui sanctionne toute une population ». Les citoyens de Bordj El Kiffan se plaignent des nombreux problèmes, qui, à leurs yeux, relèvent de la compétence de l'APC. Commerce anarchique, voirie défectueuse, bouchons inextricables, arrêts de bus non réglementaires sont les principaux griefs. Avec la résurgence de ce qui peut être qualifié de l'« affaire de l'EAC n°8 », les citoyens s'interrogent sur l'inertie des autorités locales, en premier lieu la wilaya déléguée de Dar El Beïda. En effet, dans ce cas de figure, le recours à une décision ferme, car s'agissant d'un projet d'utilité publique qui concerne plusieurs milliers de foyers, est on ne peut plus urgent.