Des résidants de l'immeuble n°37, de la rue Larbi Ben M'hidi, ont badigeonné l'entrée d'une couche de graisse afin d'éloigner les jeunes qui se regroupent à cet endroit. Le bâtiment réhabilité au pas de charge par un entrepreneur trop pressé s'est dégradé : le hall et les escaliers sont rarement entretenus. Les copropriétaires ou locataires rechignent toujours à s'organiser. A l'exception de quelques rares expériences au centre-ville ou à la périphérie, des résidants ne veulent pas mettre en place un syndic d'immeuble. L'entretien des espaces communs (hall d'entrée, paliers, etc.) n'est fait que de manière aléatoire par les quelques concierges. Le constat avait été fait lors d'une table ronde sur le «Plan blanc» tenue, mercredi dernier, à la Maison d'Alger, par Tayeb Zitouni, président sortant de l'APC d'Alger-Centre, qui a pointé du doigt le défaut d'implication des habitants. Il en veut pour preuve l'opération lancée à la rue Chaïb Ahmed (ex-Tanger). «La moitié des 65 immeubles de cette rue a été réhabilitée. Mais ce que nous déplorons, c'est l'absence d'engagement des citoyens qui laissent se dégrader le vieux bâti. La gestion participative que nous avions tout le temps prônée ne s'est pas concrétisée. L'administrateur désigné par les copropriétaires n'existe pas», estime M. Zitouni. L'installation des syndics d'immeuble n'est guère aisée, relève M. Zitouni, dont la commune ne disposerait que d'une dizaine à peine de comités organisés. L'élu affirme que la réussite de l'opération de réhabilitation des quartiers de l'hypercentre de la capitale est tributaire de la «participation» des résidants par, entre autres, des montages financiers. Nouveauté pourtant : le directeur du logement, M. Smaïl, a annoncé qu'une fois les travaux achevés, la wilaya installera un gestionnaire dans chaque immeuble. Le procédé n'a pas été effectif dans la quinzaine de bâtiments réhabilités des rues Larbi Ben M'hidi et Malika Gaïd, désignées par la wilaya pour lancer son plan, dont le coût global est estimé à plus de 9 milliards de dinars. Sept boulevards (Krim Belkacem, Zighoud Youcef, Larbi Ben M'hidi, Malika Gaïd, Didouche Mourad, Hassiba Ben Bouali, Mohamed V) et quatre transversales, dont quelques-unes se trouvent à La Casbah, seront concernés par un programme qui touchera 11 800 logements et 185 équipements, signale le directeur de l'aménagement et de la restructuration des quartiers (DARC), Abdelkader Ghida. Les avis d'appel d'offres pour le choix des entrepreneurs ont été déclarés infructueux, en raison de l'absence de spécialistes nationaux et de main-d'œuvre qualifiée. Les travaux devraient débuter au début de l'année prochaine, après l'installation de six maîtres d'ouvrage délégués (les OPGI, Hussein Dey, Bir Mourad Raïs et Dar El Beïda), l'Ofares, la Régie foncière et la DARC).