Hier, vers 17h, un immeuble R+1, sis à l'impasse Pauline de la rue Khrisset Hocine de la vieille ville de Annaba, habité par six familles, s'est effondré. L'on déplore cinq blessés : deux femmes B. M., 40 ans et B.S., 32 ans, ainsi que trois fillettes dont une en bas âge, ayant respectivement 15, 7 et un an. Elles ont été secourues grâce à l'intervention rapide des éléments et médecins de la Protection civile, qui ont bataillé durant plusieurs heures pour dégager les blessées, lesquelles étaient enfouies sous les décombres. Ces dernières ont été transférées au service des urgences du centre hospitalier universitaire, unité Ibn Rochd. Dans le regard des habitants sinistrés se mêlaient le désespoir et la colère. Le désespoir d'être totalement démunis et sans logis, et la colère face à des responsables locaux restés apparemment insensibles à leur détresse. Ce qui les a poussés à investir le Cours de la Révolution, situé en contrebas du lieu de l'incident, pour manifester leur colère et exiger un recasement immédiat. Devant la ferme intention des protestataires, les autorités locales ont été obligées d'obtempérer. Les six familles ont été transférées à l'école primaire d' El Kharouba, en attendant d'être relogées. « Tout le monde vaquait à ses occupations lorsqu'un important effondrement a secoué notre vieille bâtisse, hormis les 5 blessés dont un bébé, le reste a pu fuir avec des blessures plus ou moins importantes », raconte sur un ton difficilement audible (certainement dû au choc) un des occupants de cet immeuble avant d'ajouter : « La bâtisse dans laquelle nous vivons menaçait ruine depuis plusieurs années, mais la crise de logement nous a poussés à courir le risque qui s'est avéré grave pour la plupart d'entre nous. » En effet, dans un document/constat de l'Office communal de restauration et d'aménagement des vieux quartiers de Annaba (Ocrava), daté du 31 décembre 2003, il est noté ceci : « Des fissures très nuisibles lézardent le faux plafond en lattis et plâtre, exiguïté de l'espace habitable, manque d'éclairage, d'aération et d'ensoleillement avec un taux d'humidité très élevé. Conclusion : Espace non habitable. » Selon les habitant, si ce constat avait été pris en considération par les autorités locales, ce drame aurait été évité. Rappelons que les immeubles de la vieille ville sont souvent sujets à des effondrements. Le plus grave parmi ceux-ci a eu lieu en 2007, dans la même rue, lorsqu' un immeuble R+1 s'était effondré suite à une explosion de gaz naturel. Le bilan était très lourd : 6 morts et 8 blessés, dont un brûlé grave, sans compter 11 véhicules partiellement endommagés.