Cet énième sinistre a provoqué la colère des membres de la famille Boulehlib propriétaire de la maison, qui ont entrepris une marche vers le centre-ville afin d'attirer l'attention des autorités locales sur leur situation. Une partie d'un immeuble en R+1, situé au n° 5 de la rue Sidi-Fredj, en plein cœur de la vieille ville de Annaba, s'est effondrée, avant-hier dimanche, aux environs de 17h, provoquant, fort heureusement, plus de peur que de mal aux sept familles qui y habitent. Les éléments de la Protection civile, qui étaient intervenus pour secourir les familles sinistrées, ont procédé à l'évacuation d'une dizaine de personnes vers l'EHS Ibn-Sina, tout proche. Nous apprenons que cinq d'entre les blessés, 2 femmes B. M. et B. S., âgées de 40 et 33 ans, une adolescente de 15 ans, une fillette de 7 ans et un bébé, dont l'état est jugé inquiétant, ont été gardés en observation au niveau des urgences dudit établissement hospitalier. Cet énième effondrement d'immeuble à usage d'habitation a provoqué la colère des membres de la famille Boulehlib propriétaire de la maison sinistrée, qui ont entrepris une marche vers le centre-ville afin d'attirer l'attention des autorités locales sur leur situation. Rejoints par une centaine d'habitants de ce quartier populeux, ils ont bloqué la circulation automobile autour du Cours de la révolution pendant plusieurs heures, avant d'être mis en contact avec deux représentants de la municipalité. En l'absence du wali et du chef de daïra, que les manifestants ont exigé de rencontrer en particulier, ces derniers ont pris à partie les deux élus, lesquels essayaient de les convaincre de s'abriter pour la nuit dans l'enceinte d'une école primaire de la vieille ville. Des témoins de la scène racontent que la situation aurait pu dégénérer en drame sans l'intervention de personnes âgées du voisinage, venues apaiser les esprits. Selon l'un des membres de la famille Bouhliba, exploitant de la boulangerie située en bas de la bâtisse effondrée, les services concernés de la commune de Annaba avaient été mises au courant des risques encourus, mais n'étaient pas intervenus pour, ne serait-ce, que constater l'état des lieux. “Nous avons alerté tout le monde et les responsables de l'office communal de restauration et d'aménagement de la vieille ville ont adressé de leur côté plusieurs courriers pour signaler le danger que nous courions après l'effondrement antérieur d'une partie d'un pan entier du mur porteur de la bâtisse mitoyenne à la nôtre. Peine perdue. On attend qu'il y ait des morts pour prendre des décisions”, s'indigne ce père de famille, dont la fillette a été justement blessée suite à la chute du parquet de leur appartement. Ces familles sinistrées relancent le débat sur la situation des bâtisses vétustes menaçant ruine, notamment celles implantées à la vieille ville de Annaba et dont plusieurs ont connu un sort semblable. L'on se rappelle notamment que les habitants de cette cité millénaire ont passé un hiver des plus rigoureux l'an passé. Ils avouent qu'ils ont la peur au ventre de voir leur immeuble s'écrouler à chaque fois que des fortes intempéries sont enregistrées. B. Badis