Dans notre précédente édition, nous avions annoncé l'exposition d'un collectif de jeunes artistes qui expose jusqu'au 21 janvier à l'école d'art Artissimo d'Alger. Intitulée «Picturie générale», cette manifestation qui regroupe treize artistes a été organisée par deux d'entre eux, Mourad Krinah et Sofiane Zouggar. On y comptait aussi Djamel Agagnia, Walid Aïdoud, Seïf el Islem Azzouz, Hicham Belhamiti, Adel Bentounsi, Zineddine Bessaï, Walid Bouchouchi, Fatima Chafaâ, Assila Cherfi, Mehdi Djelil et Rafik Khacheba. Tous appartiennent à la nouvelle génération de plasticiens, tous sont d'anciens ou actuels étudiants de l'Ecole nationale supérieure des Beaux-arts d'Alger, tous s'inscrivent dans des démarches d'art contemporain et, enfin, tous méritent que leurs œuvres soient connues. Comme nous le signalions, ils souffrent d'un manque de visibilité encore plus marqué que celui de leurs aînés dans un pays où le nombre de galeries est insuffisant, où la promotion de l'art est défaillante et où il n'existe pas de véritable marché de l'art en mesure de soutenir aussi bien les artistes confirmés que les talents qui montent. Du talent, ces treize-là n'en manquent pas, même si leurs créations portent des traces d'inexpérience, naturelles chez des artistes qui recherchent encore leur affirmation. Parfois survient ainsi la tentation de la facilité et de l'effet de démonstration en raccourci. Mais, dans son ensemble, leur exposition qui s'annonçait intéressante s'est finalement avérée une belle découverte d'expressions d'où ce dégagent une forte impression de fraîcheur et de sincérité et un élan créatif qui soulignent le désir de nouveauté et la volonté de dire les visions de leur génération. Nous avons particulièrement été séduits par les toiles de Mehdi Djelil et Adel Bentounsi qui annoncent de grands peintres s'il persévèrent. Djamel Agagnia a frappé l'assistance avec «30 jours, 18 000 dinars», série de photos représentant les billets de banque totalisant le revenu journalier et mensuel d'un smicard ainsi que les biens alimentaires (et seulement eux) auxquels il peut accéder. Quand l'art rejoint l'économie, il n'est pas loin de la politique. Avec «Noise», Sofiane Zouggar met en scène un montage d'événements récents du monde arabe et de l'Europe, en insérant dans le flux des images d'actualités, traitées en opacités de noir et blanc, la propre image, on live, des spectateurs de l'œuvre. Une manière d'interpeller le visiteur de l'exposition sur sa position de «spectateur». Dans l'impossibilité, ici, de citer toutes les œuvres présentées, nous pouvons en tout cas inviter les amateurs d'art à retenir les noms de ces artistes qui ont tenu ici leurs promesses et en promettent sûrement d'autres. Jusqu'au lundi 21 janvier. Artissimo, 28 rue Didouche Mourad, Alger. www.artissimo-dz.com