Une trentaine d'élus communaux, de divers bords politiques, dans la wilaya de Béjaïa, se sont donné rendez-vous pour aujourd'hui devant le siège de la wilaya pour observer un sit-in de protestation, le premier du genre. Un point commun les réunit : tous émargent au niveau de sept assemblées populaires communales (APC) bloquées ou minées par des dissensions entre ses membres : Chemini, Tinebdar, Timezrit, Beni Mellikeche, Toudja, Melbou et Sidi Aïch. Ils se sont réunis avant-hier dans cette dernière ville pour dénoncer le statu quo et « le laxisme, la duplicité et la violation des textes fondamentaux de la République ». Une salve d'accusations destinée au wali à qui les élus frondeurs reprochent d'avoir « ignoré les différents articles du code communal qui, appliqués, auraient pu débloquer les différentes situations ». Dans une déclaration transmise à notre rédaction, les 28 élus, qui estiment être dans un cas de confiscation de la souveraineté populaire, « condamnent la politique de deux poids, deux mesures, consistant à appliquer la loi de façon sélective ». La raison en est que la suite favorable donnée aux procédures de retrait de confiance, comme pour l'APC de Oued Ghir, qui ont pu dégommer certains président d'APC sans les autres actions similaires engagées vainement frustrent l'attente de ces élus qui défendent le caractère conforme de leurs actions de retrait de confiance dans leurs APC respectives, réfutant ainsi l'argument de l'administration. Dans une précédente déclaration, le wali avait expliqué qu'il n'y a pas de raison qu'une délibération de retrait de confiance à un président d'APC par des élus opposants n'ait pas de suite. « Pour peu qu'elle se fasse à l'intérieur de l'APC, c'est la loi qui le décide », avait-il précisé. En réaction à la sortie du groupe d'élus, la cellule de communication du cabinet du wali défend, dans un communiqué qui nous est adressé, « les efforts » de l'administration qui « a organisé des séances de travail avec des élus en vue de dénouer les crises » en citant les exemples des réunions organisées avec les APC de Kendira, Timezrit et Akbou. Dans ces deux dernières, le statu quo prévaut encore. « Les élus ont été appelés à dépasser les clivages et à unir les efforts pour le développement de leurs communes », écrit la cellule de communication de la wilaya, qui estime que « l'aboutissement de ces efforts dépend en définitive de la volonté des élus qui sont souverains dans le fonctionnement des assemblées élues ».