Baladiya fi imara, (une mairie dans un bâtiment). Le siège de l'APC d'Hussein-Dey est situé au premier étage d'un immeuble occupé également par des particuliers et des équipements publics (marché, agence commerciale, magasins au rez-de-chaussée). Les élus de l'APC, dont le premier d'entre eux, le P/APC, se trouvent à l'étroit dans des bureaux d'un immeuble construit durant la période coloniale. Les citoyens sont contraints, avant d'emprunter les marches de l'APC, d'enjamber des cageots de fruits et légumes et de recevoir sur la tête, pour les moins chanceux, un pot ou de l'eau d'essorage de linge. Durant la journée, les odeurs des plats mijotés ou les chamailleries des voisins parviennent également jusqu'aux bureaux, qui étouffent sous la chaleur.M. Sedrati, le P/APC, regrette qu'aucune décision ne soit prise pour délocaliser les bureaux. «L'APC d'Hussein Dey est l'une des plus anciennes d'Algérie. Elle a eu le statut de commune en 1870. Aucune décision n'a été prise pour aménager un nouveau siège. Des communes moins bien loties disposent d'une structure plus appropriée», s'étonne le maire, obligé d'occuper le même bureau après sa réélection il y a deux mois. Pourtant, des sites devant accueillir l'éventuel siège de l'APC ont été choisis, mais les projets, faute d'une décision ferme de la wilaya qui tergiverse, n'ont pas été concrétisés. «Deux ou trois sites ont déjà été choisis pour accueillir le siège communal, mais malheureusement, à ce jour, on ne voit rien venir. La décision revient au wali d'Alger et au wali délégué d'Hussein Dey», estime le président de l'APC, dont la commune ne dispose pas d'assiette foncière afin de faciliter la délocalisation rapide des bureaux de l'administration et de l'état civil. Les moulins à vent ! Les anciens moulins Narbonne, situés sur la rue Tripoli, devaient recevoir, comme l'a suggéré la wilaya, le nouveau siège tant attendu. Mais avec la réalisation du projet du tramway, une décision a été prise pour retarder la démolition de la structure.«La démolition de l'édifice colonial s'est heurtée aux réticences de beaucoup de riverains, mais aussi des autorités de la wilaya. L'opération est coûteuse et risquerait de paralyser toute la rue Tripoli, devenue un chantier fermé durant quelques années. Le tramway a compliqué la tâche. Une entreprise devait être installée, mais tout est vite tombé à l'eau», signale une source à la wilaya d'Alger, qui a prévu un budget pour la réhabilitation des anciennes APC et la construction d'autres sur de nouvelles assiettes. Construite en 1892, l'infrastructure, qui a appartenu à l'entreprise Eriad, a été cédée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) à la commune de Hussein Dey. La plupart des assemblées communales à travers Alger occupent les bureaux abandonnés après l'indépendance.De nouvelles structures ont été réalisées, comme à Sidi M'hamed et Bachedjerrah. Les travaux de rénovation ou de construction de nouvelles infrastructures ont été retardés. A Ben Aknoun, le projet d'un nouveau siège de l'APC, en R+5, prévu à proximité du ministère de la Formation professionnelle, n'est toujours pas sorti de terre, l'assemblée occupe toujours une infrastructure de la Protection civile. Des APC ont pris, néanmoins, la décision de restaurer les anciennes infrastructures, telles que l'APC d'Alger-Centre qui vient de lancer un avis d'appel d'offres pour rénover les parties restantes de son vieux siège, situé à la place Emir Abdelkader.