Plusieurs associations et comités de villages de la localité de M'Kira ont à cœur de relancer l'agriculture de montagne alors qu'elle n'existe plus, sinon par ses oliviers qui résistent à la mort. « Le douar M'kira est connu depuis toujours comme le premier pourvoyeur de la capitale en fruits et légumes, en plus de l'huile et des figues sèches. Mais malheureusement, depuis le début des années 1970, la situation a complètement basculé pour arriver à l'actuelle, c'est-à-dire à un point zéro », nous déclare un membre du réseau associatif de la localité. Cependant, pour Aammi Saïd de l'association du village de Tighilt Oukerrouche, il ne fait aucun doute qu'actuellement, rares sont les citoyens qui peuvent s'occuper de leur petit lopin de terre. « Avec il y a la cherté de la vie, mais également celle des semences, des engrais et de la main-d'œuvre, aucun villageois ne peut investir, ne serait-ce que 5000 DA, voire moins pour cultiver un bout de jardin, alors qu'il sait pertinemment que sans les engrais et un suivi, il ne pourra rien récolter », nous confie notre interlocuteur qui ajoute qu'auparavant et jusqu'au début des années 1970, chaque famille avait sa paire de bœufs, alors que maintenant, rares sont les familles qui engraissent encore le mouton de l'Aïd. Elles préfèrent l'acheter la veille de cette grande fête. Par ailleurs, notre interlocuteur a tenu à nous apprendre que plusieurs villages de la commune de M'kira ont bénéficié des aides dans le cadre du PPDRI. « Pour notre village, comme il est impossible d'utiliser un tracteur afin de pouvoir labourer nos parcelles, nous sommes allés jusqu'à proposer l'achat d'une paire de bœufs pour un volontaire, mais personne n'en veut car elle nécessite beaucoup de temps et surtout de travail pour son entretien. Nous avons opté pour l'arboriculture pour laisser le petit jardinage de côté. Pour cela, nous avons entrepris plusieurs démarches auprès des services concernés pour nous venir en aide. Notre initiative a reçu d'ores et déjà de nombreux encouragements », note avec satisfaction Aammi Saïd.