Le groupe engagé Debza, à ne pas confondre avec Zebda-car il ne font pas dans du « beur » ou de « la confiture pour cochons », est de retour après une absence discographique qui aura duré... 20 ans. Le groupe a présenté son CD, jeudi après-midi, à la Librairie d'Algérie News. Et oui, les « papys » font de la résistance à la patine du temps et bien sûr au tempo musicalement parlant ! La formation Debza porte bien et beau son nom. Elle revient avec un nouvel album politiquement incorrect ! Une opération coup-de-poing comme dirait si bien Alpha Blondy, un coup de gueule et un coup de canif incisif bousculant l'establishment. Et en plus, Zebda, c'est du 100% matière « grâce ». C'est que Debza demeure et reste spartiate et marque encore des points… d'orgue de barbarie. Et puis le titre de l'album est tout un programme…politique. L'intitulé est estampillé en arabe Qui est responsable parmi nous ? Le mur, l'entourage ou le simple humain ? Un questionnement on ne peut plus clair à l'endroit des politiques, des gouvernants et autres décideurs algériens. Une sorte de Wall comme dirait Pink Floyd voulant détruire le mur de la honte et celui qui est dans la tête et affranchir les « hittistes » : Hey teacher leave the kids alone ! (Eh, professeur laisse les jeunes en paix). Une sentence, un aphorisme ou autres lyrics toujours de circonstance et d'actualité. Ainsi, Debza, a-t-il dépassé le mur du son pour ne pas du « sang » . Un album recelant neuf titres, arrangé Bazou faisant dans le hardcore (radical). Il suffit de lire les titres : Octobre, El Khobza (Le pain), L'Ecole, Salima ou encore Ghoudoua. C'est que Debza a du punch, de la gnac et son percutant ! Et puis ces quadras : Marzouk, Abellatif, Salim, Mohamed, Rabah, Mourad ou encore Mahmoud, membres d'une smala ou autre big-band toujours aussi alertes et verts jurant avec la gérontologie et filant des complexes au jeunisme. Car animés et motivés par cette rage de vaincre et convaincre, la fureur de survivre et cette flamme les illuminant. A l'unisson, sans hiatus, Debza, uni comme les doigts d'une main-commente son retour :« Debza est une ''mouvance'' et un mouvement qui ne s'est jamais arrêté. Debza, est synonyme de ''bagarre''. Cependant, une lutte saine et pas du tout prônant la violence. C'est simple ! On n'est pas responsables de ce qui se passe(en Algérie). On n'a pas été responsables dans la gestion et du verrouillage ambiant. On salue le combat de nos camarades qui continuent et perpétuent cette flamme. Les textes sont une expression de la réalité actuelle. Il y a 20 ans, c'était verrouillé avec le parti unique. Maintenant, c'est encore pire. On a moins d'espace d'expression et de liberté en matière de culture. On relate ce qui se passe aujourd'hui. La liberté est un point important en Algérie. Mais on demeure optimistes de par une espérance. Dans ce nouvel album, il n'y a pas de fossé ou encore de conflit de générations. On s'inscrit dans le même langage et vision de Cheikh Sidi Bémol, Index ou Gnawa Diffusion. On est parmi les premiers groupes contestataires en Algérie. C'est un devoir de mémoire... ». De front, Debza a repris des textes du grand dramaturge Mohia comme Amxix. « Nous tenions à rendre hommage à Mohia, qui de son vivant nous avait donné des textes, notamment l'adaptation de En attendant Godot », souligne Debza. Il faut rappeler que Debza est aussi une compagnie théâtrale ayant déjà signé des pièces ; telles que Casbah, Amar El Boudjadi, Sandouk El Adjeb, La Voix ou encore une adaptation de En attendant Godot. Bref, Debza, un coup... de cœur !