En effet, hier matin, plusieurs camions chargés de coke se sont dirigés vers le complexe sidérurgique pour approvisionner le haut fourneau, en rupture de stock. Plus de 1600 tonnes de coke ont été acheminées vers l'usine, garantissant ainsi la pérennité de l'activité de la fonderie. Et si le risque d'un arrêt du haut fourneau a été éludé à la dernière minute, il n'en demeure pas moins que le mouvement de protestation des travailleurs sous-traitants se poursuit dans les deux unités du laminoir du rond à béton et du laminoir du fil machine. «L'essentiel est que le haut fourneau n°2 reste en activité. Les deux autres laminoirs n'ont pas de conséquences directes sur l'activité, même si leur production est à l'arrêt depuis plusieurs jours», a estimé la direction générale d'ArcelorMittal Annaba. Avant-hier, la même source avait indiqué : «L'unité du haut fourneau n°2 disposait seulement d'une autonomie de quelques heures en matière de coke, la seule énergie qui fait fonctionner le HF et les travailleurs au port de Annaba refusaient son chargement et son acheminement vers l'usine d'El Hadjar.» «L'appel à l'intervention de la force publique pour faire appliquer l'ordonnance judiciaire sommant les contestataires à libérer les lieux a été entendu.» Conscient de l'arrêt immédiat du HF pour défaut d'énergie, le directeur des ressources humaines a même saisi sa hiérarchie pour prévoir des congés techniques forcés pour la totalité du personnel, puisque toutes les unités en aval et en amont seraient paralysées en l'absence de matière première. Les travailleurs contestataires, qui restent encore dans l'unité portuaire, ont escaladé hier les grues pour éviter d'être chassés par les éléments de la police présents en nombre sur les lieux.