Une rencontre-débat animée par le Pr Abdelhamid Aberkane, ancien ministre de la Santé. Ce qui est ressorti globalement de cette rencontre, c'est la symbolique de cette charte garante des fondamentaux des bonnes pratiques à mettre en œuvre entre tous les acteurs de la communauté universitaire. Elle représente à ce titre un socle moral apte à combattre toutes les mauvaises pratiques déplorées à différents niveaux de fonctionnement de la communauté universitaire. Lors de son intervention, Hosni Boukerzaza, recteur de l'université Constantine 3, dira à que l'université étant reconnue d'une manière générale comme un lieu où peuvent apparaître le favoritisme, le plagiat, le harcèlement sous toutes ses formes, la corruption, le détournement et autres effets pervers, l'application des grands principes de cette charte pourrait être en mesure de freiner, sinon contrecarrer ces comportements négatifs et améliorer la qualité de l'acte pédagogique et de la recherche. Le Pr Aberkane rebondira sur toutes ces déviances en spécifiant que cette charte est de ce fait une référence morale et le premier document du genre qui devra être soumis à la réflexion de la communauté universitaire. «Le seul fait d'en débattre est un formidable enseignement et un indicateur fort pour l'université algérienne confrontée à une grande complexité des situations mais aussi à l'introduction du rapport à l'argent et aux conflits d'intérêt», dit-il, rappelant au passage l'époque (en principe révolue) où des enseignants en médecine manifestaient l'intention d'inscrire leurs enfants en FAC de médecine quelque soit la moyenne requise à cette période lors de l'obtention du baccalauréat. «En outre, qui n'a pas ressenti le sentiment qu'il peut exister au sein de notre université plus de droits que de devoirs et dans ce cadre doit s'engager une réflexion tous azimuts visant à rétablir un équilibre dans une société déchirée par les contradictions», ajoute-t-il. Lors du débat engagé autour de ce point d'ancrage s'est alors posée une question cartésienne : la commission d'éthique et de déontologie qui doit être prochainement installée au niveau de l'université de Constantine revêt-elle uniquement un caractère consultatif ou sera-t-elle en plus investie d'un pouvoir coercitif? En réponse à cette question, le Pr Aberkane répond sans détours : «Considérant l'insuffisance des commissions paritaires et des comités pédagogiques, il ne serait pas honnête de se défausser uniquement sur cette commission d'éthique et de déontologie. Il serait au contraire plus judicieux de dire que le règlement des problèmes à débattre est du ressort de tous car il est essentiel de développer une culture de la référence morale à travers un observatoire garant des valeurs et principes que doit véhiculer notre université, lequel d'ailleurs viendra soutenir en amont et en aval l'action des conseils scientifiques et des différents départements universitaire.»