La révolte gronde à la cité Bekira, et en particulier à hauteur de la troisième tranche, où les habitants du site pavillonnaire, dit des 316 lots, s'insurgent, pointant du doigt la profonde dégradation affectant graduellement leur quartier où, semble-t-il, il ne fait plus bon vivre malgré un panorama de carte postale. Pour justifier leur montée au front de la revendication, des représentants de l'association de quartier AFAK dénoncent, avec vigueur, des dysfonctionnements dont l'aspect « provisoire » aurait été souligné par les services compétents. Un provisoire qui dure, nous dit-on, puisque cet état de faits persiste dans le temps sans que l'ombre d'une solution se profile à l'horizon. Face à la montée d'adrénaline chez les protestataires, l'autorité communale a alors usé d'un palliatif consistant à dépêcher au niveau des habitants résidant sur le promontoire de cette cité pavillonnaire, qui n'ont pas d'eau potable, une citerne de 3 000 litres, au rythme d'une par semaine. Ce qui est loin de satisfaire à la demande, estiment nos interlocuteurs. Ces derniers invoquent également la persistance de canalisations fabriquées en fibres de ciment, un matériau plus connu sous le vocable inquiétant d'amiante, un produit pourtant prohibé de nos jours en raison de son incidence sur la santé publique. Ils s'indignent aussi de l'état déplorable de la chaussée et des trottoirs où, par endroits, on se heurte à la présence de blocs pesant, pour certains, plusieurs tonnes de béton. Un « héritage » des travaux d'assainissement entrepris à ce niveau. Un membre de l'association AFAK ne manquera pas également de souligner le détournement d'une parcelle de terrain destinée, à l'origine, à l'implantation d'une aire de jeu. Du déjà vu à la cité El Fedj, sis à Aïn El Bey, où une affaire similaire avait jeté la consternation et défrayé la chronique chez l'ensemble des riverains qui avaient compris, au terme de cette affaire déplorable, que la justice n'est pas toujours du bon côté.