Porteur depuis dix ans d'un projet de film sur Nder, ce village du nord du Sénégal où les femmes ont jadis fait un acte héroïque de résistance à l'envahisseur, le cinéaste Mahama Johnson Traoré vient de bénéficier de l'appui du ministère algérien de la Culture, indique le quotidien sénégalais Le Soleil. Pour Nder ou les flammes de l'honneur, le partenariat a été rendu possible grâce à la dernière édition du Festival panafricain d'Alger, organisé en juillet dernier. Accompagné du producteur Boualem Aïssaoui et de la scénariste Meriem Hamidat, dépêchés par le ministère algérien de la Culture, Mahama Johnson Traoré confie être actuellement dans une phase de repérage, de rencontres avec les historiens, les autorités, les populations, etc. « J'ai travaillé sur ce projet depuis plus de dix ans. J'attendais d'avoir les moyens. Et la première opportunité m'a été donnée par l'Algérie », affirme le cinéaste sénégalais, auteur, entre autres films, de Lambaaye et de Njagaan. Expliquant l'intérêt de ce prochain film qui traitera du rôle de la femme dans le développement de la société, Mahama Johnson Traoré dit attendre également un appui du Sénégal à la hauteur du projet. L'Algérie, selon le réalisateur, a décidé d'appuyer la relance du cinéma africain. Déjà, rappelle-t-il, lors du dernier Panaf' d'Alger, trois réalisateurs sénégalais, Marie Ka, Papis Sané et Mariama Sylla, ont bénéficié de prix et d'aides à l'écriture. Un geste qui, selon le producteur algérien B. Aïssaoui, entre dans la relance de la coopération Sud-Sud. S'exprimant sur le sujet de Mahama Johnson Traoré, M. Aïssaoui estime qu'un film sur Nder, ce village du Walo où les femmes ont préféré le suicide à la captivité, participe à l'histoire du Sénégal. « Il touche aux valeurs de résistance, aux valeurs de la femme dans la société. C'est un film africain, un devoir de mémoire à partager », soutient Boualem Aïssaoui.