– Parlez-nous de vos débuts d'artiste. Avez-vous une formation musicale ? En fait, je suis issu d'une famille d'artistes. Mon père était un cheikh et mon frère, Abdelkader, est également un artiste. J'ai baigné dans les noubas et le milieu andalou depuis mon jeune âge et par la force des choses, j'ai suivi cette voie toute tracée. L'andalou étant la base, je me devais de maîtriser les touchias, msedder, dardj, tayhi. J'ai également participé à beaucoup de festivals, notamment à Alger, Sétif, Guelma, Tlemcen et Mostaganem.
– Quelles sont vos inspirations ?
J'aime tous les styles. Chaque style a une âme et m'inspire différemment. J'essaie parfois de faire un mélange de genres et cela donne, ma foi le plus souvent, des résultats assez remarquables. J'aime beaucoup Amar Ezzahi, El Anka, Lili Boniche ainsi que Reinette Daoud. J'ai d'ailleurs interprété ce soir l'une de ses chansons, Mazal haï mazal. J'écoute aussi beaucoup Kamel Messaoudi, que Dieu ait son âme, et il m'est arrivé plus d'une fois, après un récital, que quelqu'un vienne me demander où il pouvait se procurer le CD de Kamel Messaoudi dont je venais d'interpréter les chansons et quand je disais que ces chansons étaient de moi, il était étonné.
– Est-il facile pour un artiste de trouver sa place sur la scène algérienne ?
C'est assez difficile de se faire un nom de nos jours. Et cela parce que les autorités culturelles et les différents acteurs de la culture algérienne ne donnent pas leur chance aux artistes qui débutent. Cela fait plus d'une quinzaine d'années que je me produis dans des mariages, des fêtes, occasionnellement des restaurants, j'ai animé des soirées à l'hôtel Cirta de Constantine, mais je n'ai encore jamais eu d'offre pour un grand festival ou une importante scène. Etant un enfant de Annaba, je n'ai jamais été approché par les responsables locaux de la culture, alors que pendant le Ramadhan qui vient de passer, beaucoup de soirées ont été organisées, notamment au Théâtre régional de Annaba. J'ai distribué des démos, des CV, des press-books et frappé à toutes les portes, mais jusqu'à présent aucune réponse tangible. Ils prennent juste le numéro de téléphone, promettent de rappeler, et après plus rien. Pourtant, j'ai une audience assez favorable auprès des mélomanes. J'ai même des vidéos sur ma page facebook où je me produis et je reçois beaucoup de feed-back d'étrangers qui me disent qu'ils ne comprennent pas ce que je chante, mais qu'ils trouvent cela mélodieux et agréable à entendre.
– Un dernier mot pour les lecteurs d'El Watan…
Je remercie d'abord le quotidien El Watan et le félicite pour le travail qu'il fait en matière de culture, notamment à travers le supplément Arts et lettres et maintenant le supplément Eté. Je souhaiterais avoir l'opportunité de faire découvrir mon art et mon talent à tous les Algériens amateurs de musique chaâbi et andalouse.