Selon les chiffres fournis par l'Inspection régionale du travail, l'année 2004 s'est soldée, au plan des accidents du travail, par un bilan assez lourd supporté en majeure partie par le secteur public. En effet, avec 706 cas portés à la connaissance des services compétents (18 ont été fatals pour les victimes d'accidents), ce secteur distance de plusieurs dizaines de longueurs le secteur privé crédité de 362 accidents du travail, dont cinq mortels. Les branches d'activité du secteur public les plus concernées par ce phénomène affectent en premier lieu les institutions publiques qui ont déploré 269 accidents de travail, l'industrie (215), le BTPH (115 dont 2 mortels) et la construction (89). Toutefois dans ce registre, la « palme » revient au secteur du transport qui a enregistré 4 victimes sur 13 accidents déclarés, soit un taux de mortalité du 33% environ. Vient ensuite le secteur des services crédité de 5 accidents mortels sur 87 accidents déclarés, représentant globalement un taux de mortalité avoisinant les 6,2%. S'agissant du secteur privé, les branches d'activités les plus affectées sont, dans l'ordre décroissant, le BTPH (160 AT dont 3 mortels), l'industrie (125 AT dont 1 mortel) et la construction qui a enregistré 111 accidents dont 3 ont connu une issue fatale. Mais sachant que la majorité des accidents survenus dans ce dernier secteur ne sont pas déclarés, tout autant que la plupart des travailleurs y activant, ces chiffres sont loin de refléter la réalité d'un terrain miné par le travail au noir et autres infractions à la législation du travail comme il a été démontré dans un précédent article traitant de ce phénomène. L'inspection du travail fait, par ailleurs, état de 15 maladies professionnelles enregistrées au niveau du secteur public et de 3 dans le secteur privé. Des chiffres plus virtuels que réels du fait que la maladie professionnelle est le plus souvent occultée, et ce, même dans les branches d'activité où les nuisances sont démontrées, autant d'ailleurs que les facteurs objectifs prouvant, dans les cas les plus avérés, la thèse de la maladie professionnelle qui demeure pourtant très rarement reconnue comme telle, comme le démontre le bilan fourni par les services de l'IRT. La question a été posée à deux médecins dont un pneumo-phtisiologue. Se basant sur les facteurs aggravants comme l'insalubrité de certains locaux, la manipulation de produits chimiques toxiques ou l'inhalation prolongée de poussières présentes dans l'environnement professionnel de l'industrie du BTPH ou de certains services, ils soulignent que les maladies professionnelles sont directement liées à l'environnent immédiat du travailleur et qu'elles se compteraient plutôt par centaines, voire par milliers. Ils estiment, en outre, que ces facteurs, ajoutés à la pollution sonore générée par certaines branches d'activité, peuvent être, pour le moins, à l'origine de maladies pulmonaires graves, d'affections cardio-vasculaires et d'allergies plus ou moins invalidantes.